Le domaine de la loi applicable

RÉDIGER : L’acte notarié français dans un contexte international

L'acte authentique et l'institution de l'authenticité

Le statut du notaire et de l'acte authentique notarié selon le droit européen

Préparation et rédaction de l'acte : enjeux et méthodologie

La circulation internationale de l'acte

La fiscalité internationale

Rémunération et protection sociale : les enjeux de l'international

Les trusts

L'assurance vie dans un cadre international

Le domaine de la loi applicable

Lors de l'introduction de cet article dans le Code civil, le législateur ne s'est pas prononcé sur le domaine de la loi applicable. En effet, il n'est pas indiqué si la loi matérielle désignée par la règle de conflit s'applique uniquement à l'établissement de la filiation en tant que telle, ou si elle régit également la procédure.
Généralement, les questions de preuve sont liées à la procédure et, comme telles, soumises à la loi du for. Mais, en matière de filiation, les règles de fond sont très liées aux questions de preuve. De même les questions de forme et de fond sont très imbriquées.
On peut raisonnablement penser qu'il faut maintenir les solutions antérieures, d'origine jurisprudentielle.
La loi ainsi définie a un domaine d'application très large :
  • elle régit tout mode d'établissement de la filiation qui ne fait pas l'objet d'une règle spéciale : elle s'applique notamment aux actions en recherche de paternité et de maternité, à la contestation de la paternité légitime… ;
  • elle s'applique également aux règles de preuve ou de procédure qui régissent l'établissement de la filiation : l'objet et la charge de la preuve, les délais et la recevabilité des actions, le jeu de la présomption, l'exigence de l'authenticité pour une reconnaissance volontaire…
La question du domaine de la loi applicable conduit à se poser celles du conflit mobile et du renvoi. Il convient de garder à l'esprit que l'ordre public international peut toutefois apporter des tempéraments à ces règles.
En principe, la loi des effets du mariage gouverne tous les effets du mariage tant personnels que patrimoniaux, à l'exception du régime matrimonial. Toutefois, le domaine de la loi applicable s'est restreint compte tenu, d'une part, du caractère impératif du régime primaire (étudié dans la section suivante) et, d'autre part, par le fait que certaines règles issues tant du droit interne que du droit communautaire qui relevaient autrefois de la catégorie des effets du mariage font l'objet de dispositions spécifiques.
C'est le cas par exemple des obligations alimentaires entre époux 1529909310766, du divorce 1519893809771, ou encore de la filiation naturelle1529829786276.
En conséquence, les questions qui relèvent encore de la catégorie des effets du mariage sont essentiellement celles relatives au nom d'usage et aux contrats entre époux à titre onéreux.
Ainsi la vente entre époux, dans son principe, a-t-elle été jugée comme relevant de la loi régissant les effets du mariage 1533132656505.
La constitution d'une société entre époux relève, dans son principe, a priori de la loi des effets du mariage, loi nationale commune, et à défaut de nationalité commune, loi du domicile commun.
Une difficulté s'est posée en droit international privé concernant l'application de l'article 1832-2 du Code civil 1519894908690 : cet article visant à conférer la qualité d'associé à l'époux commun en biens non apporteur, ne semble s'appliquer qu'aux époux mariés sous un régime de communauté français.
De même, les donations entre époux de biens présents ou à venir se trouvent au carrefour de plusieurs catégories de rattachement : le contrat, le régime matrimonial, les effets du mariage et les droits successoraux.
Cette question sera traitée dans la cinquième partie 1536679977288.
La formation du contrat (Sous-section I), les effets, l'exécution, l'extinction et la nullité du contrat (Sous-section II), de même que la transmission des obligations (Sous-section III) relèvent largement de la loi du contrat. La délimitation du domaine de la loi du contrat s'avère plus délicate s'agissant du contrat de vente immobilière (Sous-section IV).