Commission 3 - DEMAIN LA VILLE
Commission 3 - DEMAIN LA VILLE
– Le temps et l'espace. – Le temps est l'ennemi de l'espace : plus le temps passe, plus la place occupée par les hommes sur terre est importante. Ainsi, il devient vital d'arrêter de consommer de l'espace à cette allure folle. D'ailleurs, en France, les formules concernant la nécessité d'une maîtrise du développement urbain ont dépassé le stade du leitmotiv. À tout le moins dans les principes, elles relèvent à présent de la pensée unique.
– Le temps et l'espace. – Le temps est l'ennemi de l'espace : plus le temps passe, plus la place occupée par les hommes sur terre est importante. Ainsi, il devient vital d'arrêter de consommer de l'espace à cette allure folle. D'ailleurs, en France, les formules concernant la nécessité d'une maîtrise du développement urbain ont dépassé le stade du leitmotiv. À tout le moins dans les principes, elles relèvent à présent de la pensée unique.
L'unanimité est plus délicate dans les faits, car sauf à diminuer l'espace disponible pour chaque homme, une démographie en hausse engendre une augmentation de l'aire à consacrer à la population. À défaut d'accepter que ce surcroît d'habitants puisse se développer en grignotant sur la périphérie des villes existantes
1492682806404, il ne reste qu'une solution : la densification.
L'une des options de cette densification consiste bien évidemment à augmenter la hauteur des constructions, à étendre les aires d'occupation de l'espace par une extension verticale de la ville. Les règles mises en place y conduisent peu ou prou. Mais proposer aux habitants une agrégation plus importante qu'aujourd'hui dans des immeubles ou des quartiers restant entourés de « dents creuses »
1492684239638revient à manquer à la logique commandant d'optimiser l'occupation de l'espace par l'utilisation de toutes les ressources du foncier.
Cet objectif répond à une nécessité collective, mais il ne suffit pas au bien-être des habitants, de plus en plus exigeants. Or, seule l'atteinte d'un point d'équilibre entre les aspirations individuelles et les contraintes de la collectivité peut rendre la ville agréable à vivre : cet équilibre provient de la ville partagée.
Une fois cet équilibre instauré, il convient de le rendre pérenne : la ville durable le permet.
– La tour Montparnasse... paradisiaque. – La tour Montparnasse, longtemps décriée, pourrait devenir aux yeux de nos compatriotes le modèle de la ville de demain. Le projet de rénovation pensé pour 2024 propose en effet une réponse aux principales préoccupations de la cité du futur
1509814739937. Envisageant d'accueillir 12 000 personnes par jour
1509814231879après un rehaussement d'un étage de dix-huit mètres, il vise à densifier (Titre I). Programmant l'implantation d'un hôtel, d'une crèche et d'espaces dédiés à de multiples usages lui permettant de vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il sera lieu de partage (Titre II). Voulu clair, transparent, exemplaire sur le plan énergétique, pourvu d'un jardin suspendu, d'une serre agricole et de panneaux photovoltaïques, il se veut l'archétype d'un bâtiment économe et durable dans une ville vertueuse (Titre III).
– L'inégale rareté de l'espace selon les types de villes. – L'optimisation de l'utilisation des ressources du foncier n'est pas un objectif propre aux villes compactes. Mais, contrairement aux villes les plus denses où la rareté des terrains crée l'urgence de les choyer, les villes étendues voient subsister des ressources foncières n'incitant pas à l'action immédiate.
– Le partage à l'échelle de la ville. – Le partage de la ville répond tant aux besoins individuels qu'aux nécessités collectives. Il correspond en pratique à une implantation harmonieuse des constructions utiles à la vie quotidienne des habitants.
– Un syllogisme fiable. – Les syllogismes sont loin d'être les formes de réflexion les plus fiables. Pourtant, certains semblent marqués du sceau de l'évidence. Ainsi, si l'homme cherche constamment l'amélioration de sa qualité de vie, et si, lorsqu'il habite en ville mais a le choix d'en sortir, il quitte si souvent le cœur de la cité pour ses extérieurs, c'est sans doute qu'il est convaincu de trouver en périphérie un cadre plus propice à son épanouissement.
– La ville et les vacances. – Il est vite dépassé le petit pincement au cœur ressenti individuellement par chaque touriste quittant à la fin des vacances un littoral plein de vie ou redescendant dans la plaine à la mise en sommeil des remontées mécaniques. Reprenant sa voiture ou son train, parfois son avion, l'habitant temporaire des cités touristiques de montagne et de bord de mer rejoint son domicile.
Par un phénomène de vases communicants, le temps d'un mois ou deux, la plupart des villes, délestées d'une partie de leurs habitants, ont vécu à un rythme moins soutenu, marqué par une facilitation de la circulation et du stationnement, mais aussi par le ralentissement de la vie économique. À ces détails près, l'immense majorité des cités fonctionne identiquement du 1er janvier au 31 décembre : ce sont les villes à vivre à l'année (Titre I).
Mais le départ collectif des touristes rend la montagne quasiment déserte. Quant aux villes du littoral, nombreuses sont celles qui redeviendraient des villages en dehors des périodes de vacances, si la distinction était encore pertinente. Ces villes à vivre principalement en saison (Titre II) sont plus fragiles que les autres et méritent une protection particulière.
– Des sorts divergents. – Les villes étendues connaissent en pratique des sorts très différents les unes des autres. Certaines, souvent en proche périphérie des villes compactes, connaissent un essor économique engendrant des installations d'entreprises, des logements neufs, de nouveaux équipements publics, etc. L'objectif des collectivités locales les ayant en charge est alors de juguler leur expansion pour éviter un étalement trop important (Sous-titre I).
– Des atouts... – La fragilité des villes de montagne et du littoral tient de l'influence exercée par la géographie. La nature les a dotées d'atouts considérables, principalement liés au climat. La neige est devenue de l'or blanc. Beaucoup voient la mer ou l'océan comme un paradis.