Des solutions peu prévisibles
Des solutions peu prévisibles
Le notaire, témoin
– Introduction. –
L'investisseur qui réalise un projet un peu significatif a besoin d'un minimum de visibilité. C'est une
litote de dire qu'on ne lui facilite pas la tâche. Déjà, on l'a vu au chapitre précédent, le droit de
l'urbanisme articulé au droit de l'environnement n'est pas ce que le législateur a produit de plus
lisible. Aussi, l'auteur d'un projet est bien avisé de se renseigner auprès de l'administration avant
d'engager l'argent et le temps requis à l'obtention des autorisations nécessaires. Mais cela suppose qu'il
puisse obtenir une clarification en amont.
Or, sur ce point encore, le droit est tout entier organisé autour du principe de l'indépendance des
législations. Sur le plan de l'urbanisme, on lui propose le « certificat d'urbanisme » (Section I). Sur le plan environnemental, on lui offre le déjà
mort-né « certificat de projet » (Section II). En revanche, on
ne lui laisse aucune possibilité de s'informer sur les problèmes transversaux, qui touchent en même temps
à l'urbanisme et à l'environnement (Section III). Il en va
ainsi, spécialement, dans l'hypothèse de ces communes qui annoncent, par voie de presse, qu'elles ne
délivrent plus de permis de construire parce qu'elles se rendent compte que, à cause de sécheresses
récurrentes, il ne leur est pas possible d'accueillir de nouveaux habitants. Ce genre de pratique, en tout
cas, en dit long sur une planification sans la moindre anticipation, et sur une adaptation au pied du mur,
sans préavis ni réflexion de long terme.
Le certificat d'urbanisme
– Plan. –
Le droit de l'urbanisme est souvent assimilé à un droit complexe et sans stabilité. Des outils ont donc
été mis en place pour assurer aux pétitionnaires plus de visibilité. Ces outils visent à permettre aux
propriétaires ou futurs propriétaires de s'approprier un cadre juridique qui sera déterminant pour leur
projet.
(Feu) le certificat de projet
– Le pendant environnemental du certificat d'urbanisme. –
Désormais, face à un projet, le réflexe ne peut plus être uniquement de s'enquérir de sa faisabilité au
regard du droit de l'urbanisme ; il faut aussi se soucier, bien souvent, de sa faisabilité au regard du
droit de l'environnement. Aussi, face à des investissements importants, le porteur de projet – et le
notaire qui le conseille – va désirer obtenir un cadrage en amont.
L'absence d'information transversale
– L'effet pervers de l'indépendance des législations. –
La structure précédente, certificat d'urbanisme d'un côté, certificat de projet de l'autre, est la
conséquence de l'indépendance des législations sur le volet informatif. Le problème est que le
changement climatique vient bousculer les lignes, et il n'est pas raisonnable que chaque administration
vienne l'observer depuis sa tour d'ivoire. Prenons un exemple concret.