– L'effet pervers de l'indépendance des législations. –
La structure précédente, certificat d'urbanisme d'un côté, certificat de projet de l'autre, est la
conséquence de l'indépendance des législations sur le volet informatif. Le problème est que le
changement climatique vient bousculer les lignes, et il n'est pas raisonnable que chaque administration
vienne l'observer depuis sa tour d'ivoire. Prenons un exemple concret. L'été dernier, plusieurs
centaines de communes ont manqué d'eau potable à un moment de l'année. Et, au moment d'écrire ces
lignes, Mayotte fait face à une situation dramatique depuis plusieurs mois, avec un accès à l'eau
seulement un jour sur trois, pour quelques heures à peine.
Cela pose des questions concrètes nouvelles, lors de l'achat d'une maison. La source sur laquelle je
suis raccordé ne va-t-elle pas se tarir ? Le réseau d'eau communal auquel je suis raccordé sera-t-il
efficace toute l'année ? Quelles solutions de repli sont-elles envisageables à défaut ? Sur tous ces
sujets, l'information d'anticipation est à peu près inexistante. Et sur ce type de sujet, comme nous
avons pu le voir précédemment à propos des éoliennes, le droit de l'urbanisme se révèle plus apte à
proposer des solutions, même bricolées dans l'urgence, que le droit de l'environnement.