Le contenu du certificat d'urbanisme
Le contenu du certificat d'urbanisme
- les règles d'urbanisme applicables au terrain ;
- les limitations administratives au droit de propriété, c'est-à-dire les servitudes d'utilité publique affectant le terrain ;
- la liste des taxes et participations d'urbanisme exigibles ;
- si le terrain est situé ou non à l'intérieur du périmètre d'un droit de préemption urbain ;
- si le terrain est situé sur un site répertorié sur la carte des anciens sites industriels et activités de service mentionnés à l'article L. 125-6 du Code de l'environnement ou sur un ancien site industriel ou de services dont le service instructeur du certificat d'urbanisme a connaissance ;
- si le terrain est situé en secteur d'information sur les sols (SIS) prévu à l'article L. 125-6 du Code de l'environnement ;
- si un sursis à statuer serait opposable à une déclaration préalable de travaux ou à une demande de permis ultérieure.
La cristallisation du certificat d'urbanisme et l'annulation du PLU
Il est de bonne pratique, lors des opérations de construction susceptibles de durer plusieurs
années (et même d'ailleurs pour celles de plus petite envergure), de solliciter la délivrance d'un
certificat d'urbanisme toujours valable, ou en cours de validité, pour permettre de sécuriser, en
cas de modification des règles d'urbanisme, la délivrance éventuelle d'un permis modificatif. La
situation se complique toutefois quelque peu lorsque s'opère une annulation du PLU dans
l'intervalle.
L'annulation du PLU a tout d'abord un effet sur les règles d'urbanisme applicables. Elle remet en
vigueur le document d'urbanisme immédiatement antérieur
. Si l'annulation est partielle, les dispositions antérieures ne redeviennent applicables que si
elles sont compatibles avec celles qui n'ont pas été affectées par l'annulation
. En l'absence de document antérieur compatible, le RNU s'applique
.
Ensuite, il y a les conséquences pour les autorisations d'urbanisme déjà délivrées. En principe,
l'annulation ou la déclaration d'illégalité d'un PLU n'a pas d'incidence sur les permis de
construire délivrés sous son empire si elle est fondée sur un motif étranger aux règles d'urbanisme
applicables au projet
, par exemple lorsque l'annulation du PLU est fondée sur un vice de légalité externe tel un vice de
forme ou de procédure
. Si ce n'est pas le cas, le Conseil d'état admet qu'un requérant puisse soutenir contre un permis
de construire qu'il a été délivré sous l'empire d'un document d'urbanisme illégal, à condition de
faire en outre valoir que le permis attaqué méconna ît les dispositions pertinentes du document
d'urbanisme immédiatement antérieur ou du RNU remises en vigueur par l'annulation ou la déclaration
d'illégalité d'un PLU
. Pour les refus de permis ou les décisions d'opposition à déclaration préalable, l'annulation du
PLU entra îne en principe leur annulation par voie de conséquence
. On peut cependant se demander s'il n'y a toujours pas lieu d'admettre, comme il en résultait de la
jurisprudence antérieure à la loi ELAN, la substitution de motifs au titre du document antérieur
redevenant applicable
.
Cela étant rappelé, on voit évidemment l'intérêt de la « cristallisation » du certificat
d'urbanisme si l'on cherche à invoquer les dispositions plus favorables du PLU annulé, au moyen d'un
certificat obtenu à l'époque où celui-ci était encore en vigueur. Le Conseil d'état a eu à juger de
ce cas, dans la situation suivante : un certificat d'urbanisme opérationnel avait été obtenu, un
permis de construire demandé dans les dix-huit mois avait été refusé, puis le PLU avait été annulé.
Il fut alors jugé que la cristallisation du certificat d'urbanisme opérait néanmoins, quand bien
même un nouveau permis était déposé au-delà des dix-huit mois du certificat d'urbanisme
. Mais tout ceci est à nuancer : en effet, au niveau des tribunaux administratifs, la tendance est à
considérer que le certificat d'urbanisme ne protège pas de l'annulation du PLU ; car si les effets
du certificat d'urbanisme ne sont pas anéantis, ce dernier cristallise cependant le droit remis en
vigueur du fait de l'annulation du plan
.