Le notaire, magistrat de l'amiable selon la Cour européenne des droits de l'homme
Le notaire, magistrat de l'amiable selon la Cour européenne des droits de l'homme
En rendant le 21 mars 2017 l'arrêtAna Ionitac/ Roumanie, une étape majeure a été atteinte.
Avant cet arrêt, dans un premier temps, la Cour européenne des droits de l'homme avait pris soin de considérer le titre exécutoire notarié équivalant au jugement (aff.Estima Jorge, V. supra, n°)
Continuer de lire
En rendant le 21 mars 2017 l'arrêtAna Ionitac/ Roumanie, une étape majeure a été atteinte.
Avant cet arrêt, dans un premier temps, la Cour européenne des droits de l'homme avait pris soin de considérer le titre exécutoire notarié équivalant au jugement (aff.Estima Jorge, V. supra, n°)
1534411873652.
Dans un deuxième temps, la Cour avait reconnu au notaire son impartialité, ainsi que le devoir de conseil inhérent à l'office d'instrumenter (V. supra, aff.Cts Richet et le Ber, n°), ces deux éléments rendant nécessaire l'intervention du notaire dans une relation contractuelle.
En effet, la réception d'un acte administratif par le préfet – surtout si l'objet de l'acte est le transfert de propriété par des particuliers vendeurs – ne peut remplacer l'intervention du notaire, car les parties contractantes se trouvent « en position de net désavantage en leur qualité » de particuliers, et même si elles pouvaient « légitimement s'attendre à ce qu'il [le préfet] les informe clairement de son intention au moment des négociations et qu'il insère dans les actes de vente des clauses dénuées d'ambiguïté à ce sujet »
1520178374626, tel n'a pas été le cas. Elle en conclut que seule l'intervention du notaire assure un gage de probité, de sécurité et d'indépendance, le préfet n'ayant pas été en mesure de le fournir.
Si la Cour a déjà eu l'occasion de se pencher sur l'organisation de la profession
1544429242326, avec l'arrêtAna Ionitac/ Roumanie, elle approfondit l'analyse qu'elle fait du statut européen du notaire en cours d'édification progressive, par paliers.
Le 21 mars 2017, la Cour européenne des droits de l'homme reconnaît le notaire comme « magistrat de l'amiable ». Même si l'expression qu'elle utilise est (encore) mise par ses soins entre guillemets, d'aucuns s'accordent à penser que cet arrêt marque le début de la construction du statut européen du notaire
1520180644752.
L'arrêtAna Ionita : faits, actes et procédure
MmeAna Ionita, notaire à Bacău (Roumanie), a contesté le montant de la taxe professionnelle réclamée par l'Union notariale des notaires publics de Roumanie (par abréviation UNNPR). Malgré un blâme prononcé contre elle par la Chambre de discipline de l'UNNPR, elle refuse toujours de payer ses cotisations. La sanction tombe le 14 juillet 2006, date à laquelle elle se trouve suspendue sur ordre du ministre de la Justice, jusqu'à ce qu'elle paie les cotisations dues, ce qu'elle fait finalement.
L'arrêtAna Ionita : portée et conséquences pour le notariat
Dans cet arrêt, pour la première fois la Cour européenne des droits de l'homme se penche sur le statut du notaire. Si elle qualifie le notaire de professionnel libéral, elle s'empresse de rajouter que « les notaires publics disposent de véritables prérogatives de puissance publique qu'ils reçoivent de l'État, lesquelles prérogatives confèrent aux actes qu'ils rédigent un gage d'authenticité »
1544375970633.