La double exonération
La double exonération
Il faut rappeler que les conventions fiscales ont plusieurs objectifs, notamment : éliminer la double imposition, protéger le contribuable par le biais des clauses de non-discrimination en raison de la nationalité et du lieu de la résidence, et lutter contre la fraude et l'évasion fiscales. Ces points étant rappelés, on s'interroge pour répondre à une question légitime mais subsidiaire relative aux objectifs des conventions :peuvent-elles permettre une double non-imposition ?
Pour un praticien, les enjeux de cette question sont évidents, que ce soit dans le cadre d'une convention en matière d'impôts sur les revenus ou de succession ou de donation. L'analyse et les réponses à cette question sont parfois nébuleuses, mais on constatera qu'une volonté européenne fait actuellement évoluer les positions en cette matière, pour converger vers une solution commune à l'ensemble des pays de la Communauté européenne. Après avoir rappelé les enjeux de cette problématique (Section I), on étudiera la position du droit interne français et de la jurisprudence (Section II), puis on analysera cette question à la lumière du droit européen (Section III).
Enjeux et état des lieux
Quel que soit le type de convention (en matière d'impôts sur le revenu, sur la fortune, ou sur les successions), le contribuable s'empresse de la lire pour connaître l'État en droit d'imposer. Il a la fâcheuse conviction, parfois à tort, que cette taxation est exclusive.
Pour aller plus loin
En droit européen
Depuis les dernières crises économiques, le débat sur la double non-imposition anime l'actualité européenne, que ce soit au niveau de l'Union ou de l'OCDE. Cette dernière institution a rédigé un rapport sur les dispositifs hybrides et a lancé une étude intitulée «BEPS»Base Erosion and Profit Shifting). Cette étude entend lutter contre les comportements visant à minimiser la charge d'imposition.