Une sphère de compétences originales

Une sphère de compétences originales

Les missions confiées aujourd'hui par le législateur au notaire en droit des sociétés
Si le notaire rédacteur semble relever du pléonasme, certaines dispositions placent le notaire au carrefour de plusieurs professions lui conférant des missions, pour certaines, en apparence, incompatibles avec son statut. L'oxymore est alors de mise.
En effet, le législateur fait du notaire non rédacteur un dépositaire de fonds (Section I), le rend acteur d'augmentations de capital par compensation de créances (Section II), lui confie la mission de procéder à la vente aux enchères de titres et de rompus (Section III) ou encore d'agir à la façon d'un greffier du tribunal de commerce (Section IV).
Le notaire, non rédacteur, dépositaire de fonds
Nous rappellerons les éléments de contexte (Sous-section I), avant d'examiner le rôle du notaire, rendu en apparence banquier par le législateur, à l'occasion de la constitution de certaines sociétés ou encore dans le cadre d'opérations d'augmentation de capital en numéraire (Sous-section II).
Le notaire et l'augmentation de capital par compensation de créances
– L'augmentation de capital par compensation de créances. – L'article L. 225-128, alinéa 2 du Code de commerce énonce le principe que des actions peuvent être libérées par compensation avec des créances liquides et exigibles sur la société.
Le notaire et la vente aux enchères de titres et de rompus
Les situations dans lesquelles le notaire est amené à organiser une adjudication ayant pour objet des parts sociales ou des actions sont, en théorie, diverses. Le notaire peut être saisi par un créancier, bénéficiant ou non d'un nantissement sur les titres, par le liquidateur d'un associé ayant fait mauvaise fortune, par un héritier ou une indivision d'origine successorale ou autre.
Le notaire et le greffier du tribunal de commerce
Au nombre des attributions confiées par le législateur au notaire, certaines s'apparentent aux missions du greffier du tribunal de commerce, notamment sur le terrain de la société européenne (Sous-section I) et en matière de fusion transfrontalière (Sous-section II).