Les enjeux liés aux caractéristiques intrinsèques du logement

Les enjeux liés aux caractéristiques intrinsèques du logement

Les constats itératifs
– Changements de repaires, changements de repères. – L'idée que l'on se fait du logement a évolué au cours de l'histoire. Certains locaux, un temps admis comme propres à l'habitation, se sont trouvés brutalement ou progressivement exclus de cet usage. Les goûts, les modes et leur extrême variabilité conduisent parfois à rebrousser le chemin intuitif de la promotion sociale : on se bat aujourd'hui pour acquérir ou louer une chambre donnant sur les toits parisiens, là où auparavant vivaient frugalement les étudiants désargentés, les cousettes et les domestiques ; on est fier du loft aménagé parmi les poutrelles métalliques et rouillées, sous lesquelles suaient quelques décennies plus tôt les ouvriers de lourde besogne ou quelque artiste maudit ; on se ruine pour habiter sur la rive est du lac d'Annecy, devenue la plus hype, là où jusqu'à la Première Guerre mondiale seuls les paysans les plus pauvres résidaient, compte tenu de sa réputation de terres humides et de brumes épaisses. Une fois encore, le logement fait l'Homme.
Notre époque n'échappe pas à ce mouvement ; bien au contraire, elle accélère ces changements de repères. Ainsi, en une vingtaine d'années, la notion de décence du logement s'est trouvée profondément transformée. Superficie, volume, luminosité, accès à certains services jugés essentiels doivent désormais répondre à des standards minima. À défaut, d'une part, le logement n'en est, juridiquement, plus un ; d'autre part, son propriétaire, s'il le met en location, s'expose à de lourdes sanctions pénales (Section I). Plus ancien, le concept d'accessibilité du logement a peu à peu occupé une place décisive, nonobstant le retour en arrière opéré par la loi Elan afin de maîtriser des coûts qui devenaient difficilement contrôlables (Section II).
Un logement décent
Pour aller plus loin
Un logement accessible
– Une évolution contemporaine. – Un pas décisif a tout d'abord été franchi avec la loi du 11 février 2005 sur le handicap qui pose le principe « d'accessibilité de tout à tous » (Sous-section I). Mais, face aux obstacles matériels et financiers, la loi Elan du 23 novembre 2018 opère un retour vers un certain pragmatisme (Sous-section II).