La redynamisation des centres des villes moyennes

La redynamisation des centres des villes moyennes

– Premier paradoxe des villes moyennes. – Régulièrement, lors des consultations publiques, les villes moyennes sont plébiscitées par les Français pour leur qualité de vie. Sportives 1502294725091, à taille humaine 1513114655065, plus sûres que les grandes villes, souvent préservées sur le plan environnemental, pourvoyeuses de maisons individuelles à satiété, abordables financièrement, elles seraient « le rêve des jeunes familles actives » 1502294592851. Et pourtant, la population française se détourne de la plupart d'entre elles 1502394792204.
Même lorsque les villes moyennes mononucléaires 1513114960749ne perdent pas de population, leurs centres-villes s'essoufflent ou se meurent. La périphérie, objet de critiques acerbes, draine en effet la majeure partie de la croissance.
– Second paradoxe des villes moyennes. – Les pouvoirs publics affichent constamment leur souhait de développer les villes moyennes au nom de l'équilibre de l'armature territoriale. Pourtant, elles ne constituent pas la priorité de l'aménagement du territoire 1502354579111. La primauté est largement donnée aux métropoles. La revitalisation des villes moyennes est au stade de l'expérimentation 1502787765151et du saupoudrage financier 1502787683095, alors que les élus demandent « un plan Marshall des centres-villes » 1504947283699.
– Une disparité de situations géographiques. – Sur les 807 villes moyennes comptabilisées par l'INSEE, 454 sont des villes banlieues. Elles se différencient des 296 villes-centres et des cinquante-sept villes isolées (pour la distinction, V. n° ). Intégrées à des aires urbaines plus denses, elles échappent aux difficultés classiques des villes moyennes étendues.
– Une disparité de situations économiques. – Économiquement, les villes moyennes se répartissent en trois catégories principales 1502267657220.
Certaines profitent de la force d'attraction des aires métropolitaines situées à proximité. Elles proposent des emplois comparables à ceux de leurs grandes voisines, principalement dans le domaine des services. Il s'agit principalement des villes-banlieues, mais quelques villes-centres ou isolées entrent dans cette catégorie. Ces agglomérations, comme Castres ou Poitiers, sont généralement en expansion.
Une cinquantaine de villes moyennes, principalement industrielles, ne gagnent ni emplois ni habitants depuis trois décennies, quand elles ne les perdent pas 1502268358750.
Enfin, d'autres villes moyennes, historiquement à dominante administrative, telles que Carcassonne, Bastia ou Moulins, ont subi le désengagement de l'État, fruit de la révision générale des politiques publiques (RGPP) menée à la fin des années 2000. Certaines d'entre elles ont surnagé grâce à un accompagnement des pouvoirs publics locaux. D'autres sont en déclin plus marqué.
Le commerce de centre-ville est représentatif de la situation économique de la cité.
Souvent, la situation des cœurs marchands des villes moyennes est difficile (Section I). Néanmoins, en dehors des cas où les conditions socio-économiques sont fortement compromises, la revitalisation du centre-ville est possible. Elle dépend principalement de la mobilisation des collectivités publiques (Section II) et des commerçants (Section III).
La difficile situation des centres-villes
La situation difficile des centres-villes fait l'objet d'un constat implacable (Sous-section I). Elle résulte d'un cercle vicieux qu'il convient de décrypter (Sous-section II).
La mobilisation des pouvoirs publics
L'investissement des pouvoirs publics est nécessaire à la redynamisation des centres-villes des villes moyennes. Si certaines mesures dépendent de l'État (Sous-section I), une mobilisation importante des collectivités locales est indispensable (Sous-section II).
Les actions des commerçants
Les commerçants sont au centre des leviers permettant de redynamiser leur activité. Leurs actions sont individuelles (Sous-section I) ou collectives (Sous-section II).