Les commerçants sont au centre des leviers permettant de redynamiser leur activité. Leurs actions sont individuelles (Sous-section I) ou collectives (Sous-section II).
Les actions des commerçants
Les actions des commerçants
Les actions individuelles
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Small is beautiful
, altermondialisation et autres vérités de notre temps. – Pour réussir, les commerçants indépendants ne doivent pas copier ce que d'autres font avec plus de moyens, mais cultiver leur différence. C'est en valorisant ce dont ils disposent, en déployant une offre alternative et complémentaire aux propositions commerciales de leurs voisins plus puissants qu'ils ont le maximum de chance de tirer leur épingle du jeu.
Certaines tendances leur sont favorables : l'attractivité des très petites surfaces tenant du label informel small is beautiful, l'essor des valeurs d'alter-consommation, l'évolution du commerce vers les services, la valorisation de l'expérience client, etc.
De nouveaux efforts sont néanmoins nécessaires : étendre les heures d'ouverture pour toucher une clientèle contrainte dans ses horaires, ouvrir le dimanche dans des zones touristiques, fidéliser par des remises ciblées, théâtraliser les vitrines, observer et apprendre des habitudes des consommateurs, etc.
Il convient également de s'adapter à l'air du temps, immédiatement et au fur et à mesure d'une évolution de plus en plus rapide. Ainsi, faire aujourd'hui du commerce sans utiliser le numérique est chimérique. Les smartphones des clients transmettent des informations sur les animations ou promotions à tout moment. Au surplus, les nouvelles technologies sont encore sous-utilisées, alors que la complémentarité des sites marchands et des boutiques physiques ne demande qu'à se développer.
Les petits ruisseaux de clients font les grandes rivières de clientèles. Dès lors, il est fondamental de favoriser les aménités urbaines pour que le client ait vraiment le sentiment d'être le roi ou la reine du shopping.
Les actions collectives
Les cœurs marchands des villes moyennes sont attractifs dans le cadre d'une coopération de tous leurs acteurs, au premier rang desquels se trouvent les commerçants. Mais si l'attractivité est forcément collective (§ I), un managérat de qualité se révèle primordial (§ II).
L'attractivité collective
– La mutualisation des moyens. – Les centres commerciaux de périphérie disposent de moyens importants les rendant attractifs. À défaut d'en bénéficier ab initio, les commerçants de centre-ville doivent chercher des moyens équivalents dans la mutualisation. Leur attractivité en dépend.
Pourtant, très sensibles à la concurrence, ils n'ont pas cette culture de la mise en commun. Ils en connaissent néanmoins les ressorts, comme le prouvent régulièrement leurs animations commerciales collectives ou les opérations promotionnelles croisées. D'autres mises en commun d'outils sont nécessaires. Ainsi, la digitalisation du commerce physique permettant d'élargir les zones de chalandise est individuelle, mais sa rentabilité économique dépend du nombre de magasins concernés par les livraisons de produits. Cette solution s'applique également aux conciergeries numériques chères au click&collect
1504904043660.
– Les locomotives et les wagons. – Les commerces sont dépendants les uns des autres. Sans les locomotives commerciales telles que les supérettes, les métiers de bouche ou les enseignes spécialisées, le train du commerce est à l'arrêt au centre-ville. Et sans la multitude de wagons d'un linéaire commercial diversifié, le convoi ressemble un peu à un train fantôme. Ainsi, la complémentarité d'offres est nécessaire à la fidélisation de la clientèle.
Le managérat
– Les associations de commerçants. – Il existe en France près de 6 000 associations de commerçants. Ce chiffre est impressionnant, mais révèle de grandes disparités. En effet, la réussite d'une association dépend fortement de l'énergie de ses bénévoles et de la volonté des commerçants d'y adhérer.
Elle présente aussi le défaut d'avoir comme unique angle de vision celui des commerçants.
– Les managers de centre-ville. – Apparus il y a une quinzaine d'années en France, les managers de centres-villes coordonnent les efforts et les ressources des acteurs publics et privés en vue de promouvoir le commerce et l'artisanat. Leurs missions sont définies localement par les collectivités les rémunérant. Qu'ils attirent des investisseurs, qu'ils organisent des manifestations, qu'ils conseillent des implantations ou qu'ils chassent les subventions, les managers de centre-ville sont des développeurs d'activités dans le cadre d'un partenariat public/privé.
Compte tenu des enjeux, cette fonction mériterait d'être développée et davantage encadrée. L'Hexagone ne compte en effet que cent cinquante titulaires, agissant de façon dispersée.