Malgré cet inconvénient, nous pensons que ces protocoles fonciers ont leur utilité non seulement dans les grandes opérations de renouvellement urbain, à un stade potentiellement où le propriétaire n'a pas encore la maîtrise de son foncier, mais également dans la plupart des ventes au profit de promoteurs immobiliers. L'objectif prioritaire de ces derniers est en effet de bloquer rapidement le terrain d'assiette du projet, puis d'avoir le temps de réaliser les études préalables au dépôt de leur demande de permis de construire. La signature d'un protocole foncier permettrait de définir le cadre des engagements et actions de chacun pendant cette période préalable à la signature de la promesse de vente, qui n'interviendrait qu'au stade où les conditions suspensives seraient clairement définies tant en termes de procédures que de délais. Le protocole foncier pourrait ainsi définir un prix prévisionnel ou a minima déterminable, dont la fixation définitive dépendrait du résultat des audits techniques et juridiques du projet (périmètre exact du foncier, autorisations à requérir en matière d'urbanisme et d'environnement, travaux éventuels de dépollution, procédure de participation du public, etc.). À l'heure de la clause filet qui peut déclencher la réalisation d'une étude d'impact, des obligations diverses et variées qui résultent des chartes, que ce soit en termes de performance énergétique, d'externalités positives ou de concertation avec le public, les porteurs de projet ont besoin de ce temps en amont. Cela éviterait les promesses signées « à la va-vite », qui nécessitent ensuite de multiples avenants, si ce n'est des abandons, car peu adaptées à la complexité grandissante des autorisations à obtenir.