- Un PLU peut apporter des adaptations mineures aux règles et servitudes d'urbanisme qu'il édicte, dès lors que ces adaptations sont nécessitées par la nature du sol, la configuration des parcelles ou le caractère des constructions avoisinantes (C. urb., art. L. 152-3, 1°). Il s'agit essentiellement de s'adapter au foncier devant accueillir la construction et ses avoisinants (en raison de la pente du terrain, de l'étroitesse de la parcelle…). L'écart constaté doit rester faible, mais cela reste subjectif. La particularité de ces adaptations mineures est qu'elles doivent être examinées d'office tant par les services instructeurs que par le juge, quand bien même le pétitionnaire n'en ferait pas la demande.
- Un PLU peut également prévoir des exceptions ou des règles alternatives aux dispositions générales pour s'adapter aux conditions locales particulières. Par application de l'adage specialia generalibus derogant, le juge saisi d'un recours contre un permis de construire vérifie si l'autorité administrative n'a pas fait une erreur manifeste d'appréciation en s'abstenant de faire application d'une règle particulière. À titre d'exemple, les articles L. 151-28 à L. 151-29-1 du Code de l'urbanisme permettent au PLU (ou document d'urbanisme en tenant lieu) de prévoir des bonus de constructibilité pour favoriser la construction de logements sociaux ou intermédiaires.
Adaptations, exceptions, dérogations : lexique
<strong>L'exception</strong> est une règle particulière ou « règle alternative » incorporée par un document d'urbanisme à la règle générale. Elle permet une application circonstanciée de la règle à une spécificité locale et doit être suffisamment encadrée. À noter qu'on ne peut pas utiliser une exception dans une situation où l'autorité administrative pourrait procéder à une adaptation mineure ou accorder une dérogation.
<strong>La dérogation</strong> consiste à écarter la règle générale prévue par le document d'urbanisme, à l'occasion d'une demande d'autorisation. Elle permet de ne pas appliquer une règle ou une norme et doit faire l'objet d'une demande de la part du pétitionnaire à l'occasion de sa demande individuelle d'autorisation d'urbanisme.
<strong>L'adaptation mineure</strong> constitue une sorte de dérogation, car elle permet aussi de mettre à l'écart la règle d'urbanisme normalement applicable ; son utilisation est toutefois très encadrée quant aux motifs et au faible degré d'écart autorisé.