– La ville d'Amsterdam est propriétaire d'environ 80 % du territoire municipal. – Depuis la fin du XIX
e siècle et alors même qu'elle ne s'était pas dotée d'un instrument de planification, la ville d'Amsterdam a décidé d'imposer le recours à l'emphytéose. Selon F. Haumont, « à cette époque, Amsterdam était en pleine expansion tant démographique qu'urbanistique. Les prix des terrains avaient considérablement augmenté et tout portait à croire que ces terrains bénéficieraient d'une plus-value non négligeable. Les autorités municipales ont donc estimé que la Ville ne devait pas abandonner ses droits, en particulier sur les terrains qu'elle avait viabilisés et que la plus-value que connaîtraient ces terrains devait profiter à la collectivité plutôt que de contribuer à l'enrichissement de tel ou tel propriétaire »483.
C'est un « véritable outil de politique foncière et de politique d'aménagement du territoire et d'urbanisme »484 pour éviter les friches, définir les usages pour chaque parcelle, instaurer équilibre entre les différentes fonctions.
L'auteur indique alors que la ville d'Amsterdam est propriétaire d'environ 80 % du territoire municipal.
Un service dédié gère les contrats d'emphytéose en cours, le « Bureau Erfpacht », excepté dans la zone portuaire qui est confiée à un emphytéote doté de la personnalité juridique (Havenbedrijf), lequel concède des sous-emphytéoses aux entreprises actives dans la zone portuaire.
D'un point de vue financier, la ville récupère les plus-values grâce aux canons emphytéotiques péréquatés régulièrement et, au terme du bail, récupère la construction édifiée.
Plusieurs villes ont suivi cet exemple : Rotterdam depuis 1901, La Haye depuis 1903, Utrecht depuis 1952.
F. Haumont note toutefois l'existence de contestations de ce mécanisme, incitant les emphytéotes à quitter les villes concernées au profit de communes voisines dans lesquelles l'acquisition en pleine propriété était possible, ce qui a amené les municipalités à proposer à certains titulaires de droits d'emphytéose l'acquisition en pleine propriété.