– Le droit positif est largement doté de structures de gestion des communs. – Au regard des outils juridiques existants, les structures qui peuvent être chargées d'endosser le rôle de maître d'ouvrage d'un projet de gestion des communs entre plusieurs immeubles d'un même quartier sont principalement l'association syndicale libre (ASL) et l'union de syndicats (US). Ces deux structures de gestion permettent chacune de regrouper dans leur périmètre des propriétés immobilières, organisées en pleine propriété ou en copropriété, afin d'effectuer en commun des travaux d'amélioration, d'entretien ou de mise en valeur des biens situés dans leur périmètre, ou de gérer des problèmes environnementaux. La conduite d'un programme de travaux mutualisés entre ainsi parfaitement dans leur objet social.
Ces structures de gestion, régies par l'ordonnance du 1er juillet 2004 s'agissant de l'association syndicale libre, et par l'article 29 de la loi du 10 juillet 1965 s'agissant de l'union de syndicats, offrent de la souplesse, contrairement au statut de la copropriété, car leur régime juridique laisse aux rédacteurs des statuts beaucoup de latitude sur le plan contractuel. Leurs règles de fonctionnement sont très particulières et très différentes des copropriétés sous bien des aspects : une véritable autonomie, peu de règles imposées par la loi, une grande liberté d'organisation, pas de majorité qualifiée obligatoire pour les décisions importantes, etc.
L'association syndicale libre et l'union de syndicats sont ainsi susceptibles de s'adapter parfaitement à toutes les configurations possibles, et de mutualiser entre plusieurs immeubles d'un même quartier des besoins constituant une préoccupation collective.
En présence de copropriétés déjà existantes, l'union de syndicats sera mieux adaptée dans la mesure où l'adhésion à l'union ne requiert pas un accord individuel de chacun de ses membres, mais résulte uniquement d'une décision d'assemblée générale de la copropriété prise à la majorité des voix de tous les copropriétaires. Alors que dans le cadre de la réalisation de projets nouveaux ou en présence de propriétaires uniques, l'association syndicale libre apparaît particulièrement adaptée car l'adhésion individuelle qu'elle requiert de chacun de ses membres pourra facilement être obtenue en amont du projet. Le promoteur pourra en effet imposer à chaque acquéreur l'adhésion à l'association dont les statuts seront annexés à l'acte de vente.
Il convient toutefois de souligner qu'un des inconvénients importants de l'union de syndicats par rapport à l'ASL est qu'il est possible de s'en retirer. Du fait du développement de ces structures pour favoriser la mutualisation, il serait important de généraliser la possibilité d'interdire le retrait de l'union de syndicats comme en cas de création d'une union lors d'une scission en volumes.
En fonction de la situation et de la configuration des immeubles concernés, mais également des objectifs poursuivis, le notaire, en sa qualité de rédacteur des statuts de la structure de gestion et de la concrétisation de la gouvernance à mettre en place, aura un rôle déterminant.