– Le double objectif de lutte contre l'artificialisation des sols. – L'article 191 de la loi Climat et Résilience pose un double objectif de lutte contre l'artificialisation des sols : d'une part, une réduction de moitié du rythme de l'artificialisation nouvelle entre 2021 et 2031 par rapport à la précédente décennie, et, d'autre part, l'absence de toute artificialisation nette en 2050 sur tout le territoire.
L'objectif national de réduction de moitié de la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF) par rapport à la période 2011-2021 représente plus précisément une consommation sur la période 2021-2031 de 125 000 hectares. De cette surface sont soustraits 12 500 hectares (dont 10 000 hectares pour les régions couvertes par un SRADDET) au titre d'un « forfait national » pour la réalisation des projets d'envergure nationale ou européenne. Le solde, soit 112 500 hectares, fait l'objet d'une répartition assurée en raison de l'application d'un coefficient de péréquation entre les régions au plafond applicable aux régions couvertes par un SRADDET. Ce coefficient est fixé par arrêté du ministre chargé de l'urbanisme.
Conseil
L'Île-de-France, la Corse et les outre-mer non soumis à l'objectif légal de réduction de moitié sur la période 2021-2031
L'Île-de-France, la Corse et les outre-mer sont tenus d'atteindre l'objectif de zéro artificialisation nette en 2050. Toutefois, la loi Climat et Résilience a décidé de ne pas les soumettre à l'objectif intermédiaire de réduction de moitié du rythme de l'artificialisation au cours de la première tranche de dix années, afin de tenir compte des fortes spécificités de ces territoires et des difficultés à disposer de données concernant l'artificialisation.
S'agissant de l'Île-de-France, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a rappelé le 13 juin 2023, lors des travaux de la commission du développement durable et de l'aménagement durable du territoire de l'Assemblée nationale, qu'il avait été décidé dans la loi Climat et Résilience que « le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) ne serait pas concerné par la période de réduction par deux du rythme de l'artificialisation des sols, sur la base de deux principes : premièrement, l'Île-de-France a participé au cours des dix dernières années à hauteur de 4 % à l'artificialisation du pays, soit, rapportée au nombre d'habitants, l'augmentation la plus faible de France ; deuxièmement, dès lors que le SDRIF prévoyait déjà cette réduction par deux en passant de 1 100 à 550 hectares, la condition était satisfaite jusqu'au début de la période suivante ».