L'erreur
L'erreur
Exemples jurisprudentiels
Dans l'espèce suivante, l'acheteur d'un terrain à bâtir demande l'annulation d'une vente
arguant avoir commis une erreur déterminante, en ignorant que le terrain qu'il a acquis est situé
sur une ancienne carrière et a été remblayé avec des matériaux polluants et de nombreux déchets,
en particulier du sulfate de cuivre. La cour d'appel de Rouen a eu à juger de cette affaire
. Elle énonce que « cette erreur ne peut entra îner la nullité de la vente que si elle a porté sur
la substance même de la chose vendue et si elle a été déterminante dans le consentement des
acquéreurs ». En l'espèce, « s'agissant de la substance de la chose vendue, tant la nature
d'ancienne carrière du terrain que la pollution constatée ne remettent pas en cause la
constructibilité du terrain, qui constitue l'élément substantiel invoqué par les appelants ».
Cet arrêt rappelle ainsi les deux conditions à retenir pour sanctionner le contrat :
premièrement, l'erreur doit être démontrée au regard de la substance de la chose ; deuxièmement,
elle doit avoir été déterminante du consentement de l'acquéreur. En l'espèce, les juges d'appel
ont estimé que le caractère constructible du terrain est l'élément substantiel de la vente – ce
que sa pollution ne remet pas en cause (même si l'on subodore que le coût de l'opération s'en
trouve sensiblement augmenté). En tout cas, l'interprétation des clauses du contrat est
déterminante (d'où l'importance de leur rédaction !) : ici, le juge analyse la volonté des
parties, dans le sens où l'acheteur acceptait la possibilité d'acquérir un terrain constructible
éventuellement pollué.
Dans une autre affaire, en sens contraire, l'erreur de l'acheteur a été retenue, et donc la
nullité du contrat, dans un cas où le terrain acquis était devenu <em>de facto</em> inconstructible
du fait de l'exploitation antérieure d'une décharge publique
.