Le lotissement : d'inévitables points d'attention
Le lotissement : d'inévitables points d'attention
Du bon usage de l'article R. 442-2 du Code de l'urbanisme
<strong>La problématique est la suivante :</strong> en l'état actuel de la réglementation des lotissements, une division de terrain n'est constitutive (dès le premier détachement) d'un lotissement que si la division intervient en vue de l'implantation d'une construction. Le détachement d'un terrain supportant un bâtiment en vue de sa vente et la conservation par le propriétaire foncier du reliquat sans manifester une quelconque intention de construire dans l'immédiat seraient de nature à dispenser le détachement de tout contrôle.
Ainsi, le dépôt ultérieur d'un permis de construire sur le terrain conservé emporterait, en application de l'article R. 442-2 du Code de l'urbanisme, régularisation au titre de la réglementation des lotissements.
Pour autant que la technique semble empreinte de bon sens, son utilisation peut se révéler particulièrement dangereuse. En effet, la déclaration préalable permet à la collectivité de se prononcer sur la constructibilité et les conditions de desserte en réseau et équipements d'un terrain. De surcroît, et comme cela a été rappelé, la mise en œuvre du détachement sanctuarise la constructibilité et cristallise les droits.
Tel n'est pas le cas lorsqu'une division s'opère sans déclaration préalable et sous couvert ultérieur de l'article R. 442-2 du Code de l'urbanisme.
Une telle pratique est source d'une grande insécurité juridique tant pour le propriétaire du terrain (qui pourrait ne pas pouvoir vendre comme terrain à bâtir le reliquat conservé) que pour l'acquéreur, qui pourrait ne pas se voir autorisé son permis de construire et engagerait de nombreux frais voire achèterait sans condition d'obtention du permis de construire compte tenu de la pression foncière.
Une rédaction appropriée des clauses relatives aux opérations de division et une parfaite connaissance des règles s'imposeront au notaire à peine de voir, certainement, sa responsabilité engagée.