La participation du public hors cadre normatif
La participation du public hors cadre normatif
Les formes alternatives de démocratie participative
- l'information : elle se caractérise par une relation à sens unique, dans un sens « descendant » de l'information. S'il s'agit du premier degré de la participation, la qualité et la sincérité de l'information transmise sont toutefois un préalable essentiel à toute participation du public quel que soit son degré ;
- la consultation : elle est réalisée ponctuellement sur un projet précis et permet d'obtenir l'avis du public. L'enquête publique, la participation du public par voie électronique, et maintenant la consultation du public de l'article L. 181-10-1 du Code de l'environnement en sont des exemples ;
- la concertation : par rapport à la consultation, le processus est élargi et itératif. La concertation comporte des moments de consultation du public à différentes étapes clés du projet ; et parce qu'elle doit permettre le cas échéant au maître d'ouvrage de modifier son projet, voire d'y renoncer, elle a lieu très en amont. Il s'agit notamment de la concertation réglementée par le Code de l'environnement ou le Code de l'urbanisme ;
- la co-production ou co-construction : peu utilisée, il s'agit de la forme la plus aboutie de la participation du public. Dans ce processus, le citoyen participe activement à l'élaboration du projet ou de la décision. Ainsi en est-il des projets d'habitat participatif ou encore du budget participatif d'une collectivité locale.
- la participation du public nécessite un cadre clair et partagé ;
- la participation du public nécessite un état d'esprit constructif ;
- la participation du public recherche et facilite la mobilisation de tous ;
- la participation du public encourage le pouvoir d'initiative du citoyen.
La Charte de la participation citoyenne de Rennes Métropole et sa déclinaison, la Charte construction et citoyenneté
La Charte construction et citoyenneté a principalement pour objet de soumettre à information du public et concertation les projets non soumis à concertation obligatoire du Code de l'environnement ou du Code de l'urbanisme. Il s'agit donc d'une démarche attendue de la part des adhérents à la charte d'associer les habitants et usagers en amont du projet et de tenir compte, autant que possible, de leurs observations pour le faire évoluer, afin d'éviter le sentiment d'être « mis devant le fait accompli », tout en s'appuyant sur les conseils de quartier qui deviennent le relais de la démocratie participative au-delà du seul périmètre du projet, et donc à l'échelle des quartiers. La charte adapte le degré de la participation du public en fonction de la taille du projet et en précise les étapes. Ainsi, pour les opérations créant 10 à 29 logements ou 600 à 1 800 m² de surface de plancher, il s'agira d'une simple information ; pour les opérations créant 30 à 50 logements ou 1 800 à 3 000 m² de surface de plancher, il s'agira d'une consultation, et au-delà, d'une concertation.
La charte impose ensuite aux pétitionnaires de faire état auprès des services instructeurs du permis de construire de la démarche de concertation menée en amont, d'informer le voisinage du déroulement du chantier eu égard aux nuisances induites et d'adopter la Charte de l'arbre (qui a elle-même fait l'objet d'une concertation).
L'ensemble de ces chartes ainsi que les projets soumis à participation obligatoire ou volontaire sont centralisés sur un site de la Métropole : https://fabriquecitoyenne.fr">Lien</a>.
Si l'objectif est louable, la méthode pose question compte tenu de l'absence de base légale de ces chartes si ce n'est la volonté, plus ou moins libre, d'y adhérer.
La médiation en développement urbain
- des processus nécessairement variés : pour être efficace, une médiation doit être adaptée à la situation et aux enjeux en présence. Ainsi, une médiation portant sur un recours gracieux à l'encontre d'une autorisation d'urbanisme sera très différente d'une discussion collective autour d'un projet de développement urbain qui, lui-même, va porter des sous-catégories de problématiques nécessitant leur propre processus de médiation : nuisances du chantier, perte de luminosité, conservation des arbres, etc. ;
- une dimension multipartite : contrairement à la médiation traditionnelle où les parties sont bien identifiées, le développement urbain concerne non seulement les parties au projet mais aussi les voisins, les défenseurs de l'environnement, les élus politiques… lesquels seront des individus ou des groupes hétérogènes (associations de quartier, associations de protection de l'environnement, syndicats de copropriété, voire opposants politiques) ayant un lien plus ou moins important avec le projet ;
- une dimension publique : ce type de projet fait l'objet de réunions publiques, assez largement ouvertes, où peut s'exprimer un public en colère voire agressif à l'encontre des opérateurs privés, et de plus en plus à l'encontre des représentants politiques.
Urbanisme, contentieux et médiation en Allemagne et en Grande-Bretagne