– Une surface minimale de développement d'un hectare garantie pour chaque commune française. – À défaut de mesure spécifique, 5 986 communes ne pourront artificialiser plus de 2 500 m2 (c'est-à-dire le tiers d'un terrain de football) en dix ans, notamment toutes les communes qui n'ont pas ou peu artificialisé ces dix dernières années. Appliquée strictement, la loi Climat et Résilience interdira à ces collectivités de satisfaire de nouveaux besoins : nouvel équipement collectif, implantation d'une nouvelle activité… Le risque sera grand de figer le territoire.
En réaction, la loi du 20 juillet 2023 a prévu qu'une « commune (…) couverte par un plan local d'urbanisme, un document en tenant lieu ou une carte communale (…) ne peut être privée (…) d'une surface minimale de consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers. Pour la première tranche de dix années (…), cette surface minimale est fixée à un hectare », que la déclinaison territoriale doit garantir tant au niveau du SRADDET que du SCoT.
À la demande de la commune, cette surface minimale peut être mutualisée au niveau intercommunal. Pour les communes nouvelles créées depuis 2011 (par regroupement de communes), une majoration de 0,5 hectare est appliquée pour chaque commune déléguée dans la limite de 2 hectares. Le législateur a également pris soin de préciser que cette garantie minimale ne permet pas aux communes non dotées d'un document d'urbanisme de s'affranchir des règles de la constructibilité limitée : seules les communes pourvues d'un PLU ou d'une carte communale bénéficient du dispositif. Enfin, la loi prévoit qu'au plus tard le 1er janvier 2031, la conférence régionale de gouvernance présente un bilan de l'application de la surface minimale garantie et « formule des pistes de réduction (…) pour les périodes décennales ultérieures, en vue d'atteindre l'objectif d'artificialisation nette à l'horizon 2050 ».