– Un nouveau statut pour les intervenants en financement participatif. – Le crowdfunding se situe à la frontière des activités réglementées telles que la fourniture de services d'investissement ou l'offre au public de titres financiers, la réalisation d'opérations de banque et la fourniture de services de paiement. Pour permettre ce qui constitue en pratique une entorse au monopole des services de paiement, une nouvelle réglementation en matière d'émission d'actions et de rédaction de prospectus a vu le jour, et surtout des statuts professionnels dédiés ont été créés.
- le statut d'intermédiaire en financement participatif (IFP) pour les plateformes en crowdlending (littéralement « prêt par la foule ») : dans ce cas, en échange du financement, les prêteurs seront remboursés et rémunérés grâce aux versements d'intérêts.L'IFP exerce l'activité de financement participatif sous forme de prêts, à titre gratuit ou onéreux, et sous forme de dons ;
- le statut de conseiller en investissement participatif (CIP) pour les plateformes en crowdequity : à savoir l'investissement en actions, dont le rendement dépend de la réussite du projet et de l'exécution du contrat de cession de revenus futurs.Le CIP exerce à titre de profession habituelle d'une activité de conseil en investissement portant sur des offres de titres financiers émis par une société non cotée, ou « service identique » portant sur des minibons émis par une société par actions (cotée ou non) ou une société à responsabilité limitée, dont le capital est intégralement libéré.
Un PSI ou un CPI offrent tous deux des bons de caisse, dénommés minibons, au moyen d'un site internet. Concrètement, les minibons constituent des titres nominatifs et non négociables comportant l'engagement par un commerçant de payer à une échéance déterminée, délivrés en contrepartie d'un prêt.
L'émission et la cession de minibons peuvent également être inscrites dans un dispositif d'enregistrement électronique partagé permettant l'authentification de ces opérations (C. monét. fin., art. L. 223-12">Lien).
Une ordonnance de 2014 a défini deux statuts distincts
Ord. no 2014-559, 30 mai 2014.
pour accompagner les porteurs de projet qui soumettent leur demande de financement à un large public via une plateforme :
Le dispositif a été complété par un décret relatif aux conditions d'accès à la profession de CIP ou d'IFP
D. no 2014-1053, 16 sept. 2014 ; en substance au titre des règles de bonne conduite de ces professions réglementées, les plateformes doivent exclusivement être des personnes morales établies en France, leurs dirigeants doivent répondre aux conditions d'honorabilité et de capacité professionnelle. Elles sont immatriculées sur le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance, géré par l'Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance, banque et finance (Orias) dont le numéro doit figurer sur le site de la plateforme ainsi que sur toute correspondance ou publicité. Elles sont assujetties aux obligations de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et sujettes à sanctions pénales ou administratives.
. Puis un autre décret
D. no 2016-1453, 28 oct. 2016, relatif aux titres et aux prêts proposés dans le cadre du financement participatif.
a modifié les plafonds applicables à certaines catégories de levées de fonds, ainsi que les titres éligibles.
Enfin le statut de prestataire de services d'investissement (PSI) et son agent lié (ALPSI) a été conçu, pour un acteur voulant opérer directement sur une plateforme de crowdequity par la fourniture d'un service de conseil en investissement
Pour une analyse fouillée des statuts des IFP, CIP, PSI et ALPSI, V. C. Mahinc, Une nouvelle façon d'investir ? Le financement alternatif de l'immobilier, étude préc.
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