Pour être efficaces et bénéfiques aux professionnels du droit, les logiciels s'appuyant sur l'IA doivent être maîtrisés de bout en bout, de leur création à leur exploitation, par lesdits professionnels. Ces derniers élaborent, façonnent à leur image l'outil numérique répondant à l'attente de leurs clients.
Les faiblesses des bases de données
Les faiblesses des bases de données
? Alimentation de la base de données. ? Pour fonctionner, l'IA a besoin de données, des milliers, des millions de données. De la qualité et de la quantité des informations transmises dépend la pertinence de l'IA. Plus ces données sont nombreuses et de bonne qualité, plus le résultat qui en découlera sera précis et fiable. Si, en revanche, les données sont insuffisantes et/ou de mauvaise qualité, alors le résultat sera imprécis et suspicieux. Quelle image donnerait une profession qui utiliserait un logiciel s'appuyant sur l'IA duquel résulteraient des conclusions douteuses pour l'opinion ? Dès lors, les professionnels du droit doivent, autant que faire se peut, maîtriser la fiabilité des organes/personnes qui alimentent la base de données ainsi que les processus d'alimentation et de contrôle des informations transmises.
- La profession de notaire alimente et/ou gère déjà dans l'exercice de ses missions, directement ou indirectement, de nombreux registres (FCDDV, Micen, Vidoc, SPF, Pacsen…). Une fois l'interopérabilité de ces registres mise en place, des logiciels basés sur l'IA apporteront toute la fiabilité attendue en termes d'alimentation.
- Les professions d'avocat et d'huissier de justice ne gèrent pas, seules, des registres interopérables. Elles utilisent l'open data du ministère de la Justice et sont donc tributaires de leur fiabilité. À titre d'exemple, le mauvais référencement des mots résumant une décision judiciaire peut fausser le résultat attendu si l'erreur se multiplie. Le défaut d'alimentation par une région tout entière de la data judiciaire aura un impact sur le résultat national. Admettons pour les besoins du raisonnement que les bases de données alimentant l'IA soient en quantité et qualité suffisantes. Par qui et comment doivent-elles être exploitées ?
? Exploitation et maîtrise de la base de données. ? À l'instar des LegalTech
V. Glossaire : « Legal Tech » ; V. supra, nos et s.
, c'est aux professionnels du droit de créer eux-mêmes les logiciels de demain utilisant l'IA. Il est impératif de connaître toutes les spécificités de son métier pour savoir comment programmer l'algorithme au plus près de la réalité. Il faut avoir l'humilité de s'entourer de professionnels compétents en la matière tels qu'informaticiens, programmateurs…. Mais laisser à ces seuls professionnels l'opportunité de créer les outils de demain, c'est prendre le risque d'avoir des programmations erronées par méconnaissance de la pratique et des spécificités de la profession qui en font toute sa singularité. C'est pourquoi la Chambre des notaires de Paris a pris soin d'assurer la propriété et de préserver l'usage du projet VictorIA. Ainsi, sera protégé le savoir-faire des professionnels ayant participé à l'optimisation des algorithmes qui ne seront accessibles qu'aux seuls notaires. La même instance a également tenu à maîtriser la totalité des infrastructures techniques d'IA, tant pour l'apprentissage des algorithmes que pour leur utilisation par les différents services qui les exploiteront. Ces infrastructures sont toutes hébergées en France dans des data centers français et ainsi n'utilisent notamment aucune ressource cloud des Gafa (opérateurs américains).