– Diversité des usages. – Tout développeur peut émettre des tokens, qui recevront diverses qualifications que l'on regroupera ici en deux grandes catégories.
La multiplication des déclinaisons en fonction des usages
La multiplication des déclinaisons en fonction des usages
– Usages extrajudiciaires. – Les tokens ou jetons pourront être qualifiés par exemple :
- de réputation : uniquement pour vérifier la fiabilité d'un utilisateur, laquelle se mesure alors au nombre de jetons détenus ;
- dits applicatifs, ayant pour but d'être utilisés dans une application décentralisée particulière ;
- de vote, le token représentant alors une voix pouvant être utilisée dans un contrat particulier de vote ;
- de traçabilité, le token représentant alors un actif réel dont le transfert entre ses propriétaires est matérialisé par un transfert du token. On parle aussi d'usage à titre de preuve de possession ou de transfert d'un actif matériel, le token étant alors lié d'une façon ou d'une autre à cet actif réel. Son transfert vaut transfert de propriété réel ;
- donnant droit à un dividende, le token est alors habituellement associé à un projet particulier et donne le droit de recueillir des dividendes du projet à intervalles réguliers ;
- représentant des points de fidélité, le token étant fourni à un client d'un service à chaque utilisation. Ce token peut ensuite être utilisé en paiement ou selon d'autres modalités ;
- représentant une valeur spécifique, correspondant par exemple à un euro ;
- de ticket d'entrée, par exemple à un événement ;
- représentant un statut. Un token est ainsi distribué aux membres d'une organisation ou aux participants à un événement comme preuve de leur statut particulier.
– Usages judiciaires ;
token
et preuve. – Comme cela sera abordé plus loin
V. infra, Chapitre II, « Le fonctionnement technique » nos
et s.
, l'un des attraits de la blockchain est son infalsifiabilité et sa datation certaine. En ce sens, les actifs qui sont émis et transmis sur ce support ne bénéficieraient-ils pas d'une force probatoire particulière ?
La question se pose notamment en matière de propriété intellectuelle, à travers par exemple l'ancrage sur une blockchain de brevets et modèles. À dire vrai, c'est plus un outil supplémentaire ouvert aux titulaires de droits qui se présente aux plaideurs ; comme cela a été souligné, « la preuve par la blockchain n'a pas une force probante supérieure à celle des autres éléments de preuve et le juge en appréciera donc souverainement la valeur et la portée »
S. Canas, Blockchain et preuve – Le point de vue du magistrat : Dalloz IP/IT 2019, p. 81 et s.
.
La question probatoire illustre les enjeux posés par ces actifs circulant sur un dispositif informatique partagé en termes de régulation et de protection des droits
G. Canivet, Blockchain et régulation : JCP E 2017, 43.
, lorsque l'on veut utiliser un dispositif d'enregistrement électronique partagé comme instrument de preuve de la transmission ou de la conservation des actifs.