Des réflexions sur l'adaptation du droit de la responsabilité civile au smart contract
Des réflexions sur l'adaptation du droit de la responsabilité civile au smart contract
La neutralité relative de la technologie
La recherche de l'auteur d'une faute
Déterminer la nature de l'obligation de l'oracle
Si l'entreprise X doit livrer à l'entreprise Y une commande de produits frais.
Le contrat s'exécute au moyen d'un <em>smart contract</em>. Les parties ont décidé que l'oracle serait un thermomètre connecté réalisant un relevé de température toutes les deux minutes afin de vérifier qu'elle se situe entre 2 et<strong> </strong>4<sup>o</sup>C pendant tout le trajet.
L'information s'enregistre à intervalles réguliers sur la <em>blockchain</em>. À l'arrivée, le relevé n'a pas révélé d'anomalie par rapport à la température convenue. Le prix dû par Y est viré automatiquement à X compte tenu des informations enregistrées sur la <em>blockchain</em> par l'oracle.
Lorsque Y découvre les produits, ils sont avariés. Pour engager la responsabilité de l'oracle, le seul état des produits à l'arrivée est-il suffisant (obligation de résultat) ou l'entreprise Y doit-elle prouver que le relevé effectué était erroné (obligation de moyen) ?
- la responsabilisation éthique des concepteurs vis-à-vis de certaines applications d'intelligence artificielle susceptibles d'avoir de graves conséquences ;
- la volonté de réguler les systèmes d'intelligence artificielle à haut risque sur un plan éthique dès leur développement ;
- la reconnaissance d'une responsabilité objective (et donc sans faute) des opérateurs, déployeurs et exploitants si le risque se réalise.
Le pouvoir de décision du véhicule autonome
- il est possible de s'interroger sur l'intérêt de transposer le système de gradation du risque au smart contract. Certains smart contracts justifient-ils une protection accrue au regard du type d'utilisateurs, du risque technique, de la matière dans laquelle ils sont utilisés, etc., comme cela semble être le cas pour les systèmes d'intelligence artificielle « à haut risque » ?
- le Parlement européen ne limite pas le jeu de la responsabilité à la faute. Il reconnaît une responsabilité objective des opérateurs, répondant par là même à une logique indemnitaire. De même, admettre une responsabilité sans faute du fait du smart contract déjouerait la difficulté liée à l'identification de l'auteur.
La réponse à une logique indemnitaire par une responsabilité sans faute
L'exemple des véhicules autonomes
- assimiler le smart contract à un produit et le programmeur à un producteur ;
- prouver un dommage directement lié à la défectuosité du smart contract.
L'interprétation étasunienne
Proposition