Il appartient au droit?non aux codeurs?de poser les valeurs et les règles qui dirigent le code.
L'encadrement externe au contrat
L'encadrement externe au contrat
Des réflexions sur l'adaptation du droit des contrats au smart contract
Un régime propre au smart contract
L'efficacité du ne doit pas être un prétexte pour en accepter tous les aspects au détriment du droit.
Entretien filmé avec Catherine Barreau, professeur à l’Université de Rennes 1, vice-présidente de l’Université numérique juridique francophone en charge du Conseil pédagogique et scientifique et vice-présidente de l’association internationale e-Omed (Espace ouvert du Numérique autour de la Méditerranée)
Proposition
Proposition
Proposition
De nouveaux contrôles judiciaires
Des réflexions sur l'adaptation du droit de la responsabilité civile au smart contract
La neutralité relative de la technologie
La recherche de l'auteur d'une faute
Déterminer la nature de l'obligation de l'oracle
Si l'entreprise X doit livrer à l'entreprise Y une commande de produits frais.
Le contrat s'exécute au moyen d'un <em>smart contract</em>. Les parties ont décidé que l'oracle serait un thermomètre connecté réalisant un relevé de température toutes les deux minutes afin de vérifier qu'elle se situe entre 2 et<strong> </strong>4<sup>o</sup>C pendant tout le trajet.
L'information s'enregistre à intervalles réguliers sur la <em>blockchain</em>. À l'arrivée, le relevé n'a pas révélé d'anomalie par rapport à la température convenue. Le prix dû par Y est viré automatiquement à X compte tenu des informations enregistrées sur la <em>blockchain</em> par l'oracle.
Lorsque Y découvre les produits, ils sont avariés. Pour engager la responsabilité de l'oracle, le seul état des produits à l'arrivée est-il suffisant (obligation de résultat) ou l'entreprise Y doit-elle prouver que le relevé effectué était erroné (obligation de moyen) ?
- la responsabilisation éthique des concepteurs vis-à-vis de certaines applications d'intelligence artificielle susceptibles d'avoir de graves conséquences ;
- la volonté de réguler les systèmes d'intelligence artificielle à haut risque sur un plan éthique dès leur développement ;
- la reconnaissance d'une responsabilité objective (et donc sans faute) des opérateurs, déployeurs et exploitants si le risque se réalise.
Le pouvoir de décision du véhicule autonome
- il est possible de s'interroger sur l'intérêt de transposer le système de gradation du risque au smart contract. Certains smart contracts justifient-ils une protection accrue au regard du type d'utilisateurs, du risque technique, de la matière dans laquelle ils sont utilisés, etc., comme cela semble être le cas pour les systèmes d'intelligence artificielle « à haut risque » ?
- le Parlement européen ne limite pas le jeu de la responsabilité à la faute. Il reconnaît une responsabilité objective des opérateurs, répondant par là même à une logique indemnitaire. De même, admettre une responsabilité sans faute du fait du smart contract déjouerait la difficulté liée à l'identification de l'auteur.
La réponse à une logique indemnitaire par une responsabilité sans faute
L'exemple des véhicules autonomes
- assimiler le smart contract à un produit et le programmeur à un producteur ;
- prouver un dommage directement lié à la défectuosité du smart contract.
L'interprétation étasunienne
Proposition
Des réflexions sur le rôle du droit international
Les points d'achoppement entre blockchain et droit international privé
Internet est un espace numérique et immatériel et les faits qui s'y déroulent sont à la fois localisés partout et nulle part, ce qui pose la question centrale : comment localiser les situations se déroulant sur internet ? Comment localiser internet ?.
L'encadrement du smart contract par le droit international privé
Les clauses d'<em>electio juris </em>et d'élection de for
Pour éviter toute ambiguïté, les parties doivent anticiper les litiges dans un contrat fiat. Insérer une clause d'<em>electio juris</em> et une clause d'élection de for apparaît pertinent pour écarter les incertitudes, sous réserve de l'ordre public et des lois de police.
Concernant le choix de la compétence du juge, la saisine pourra elle-même être automatisée par un <em>smart contract</em>
, dans la mesure où l'État compétent le permet.
En droit de la consommation, il faut veiller à ce que le choix n'accentue pas la position dominante d'une partie sur l'autre. La pratique du <em>law</em> et du <em>forum</em>
<em>shopping</em>
pourrait favoriser la partie forte en soumettant le <em>smart contract</em> à la loi d'un État indulgent face à cette technologie.
De manière générale, les règlements Rome I et Bruxelles I bis protègent le consommateur contre les clauses de choix de loi et les clauses attributives de compétence en observant la localisation du professionnel. S'il exerce son activité ou la dirige dans le pays du consommateur, la loi retenue et le juge compétent sont ceux dudit pays (Règl. Rome I, art. 6 ; Règl. Bruxelles I bis, art. 17).
Au-delà du clivage entre professionnel et consommateur, la différence de poids économique peut aboutir au déséquilibre des relations entre les cocontractants. Le droit français a pris en considération cette éventualité en intégrant le contrat d'adhésion au Code civil (C. civ., art. 1110 et 1171). Ce n'est pas le cas du droit international.
Les difficultés liées à l'application des critères de rattachement
Les critères de rattachement sont principalement liés aux parties, à leur localisation, et à celle du contrat et de son lieu d'exécution, voire au lieu où son exécution a eu un effet dommageable.
En pratique, leur application à des <em>smart contracts</em> ancrés sur une <em>blockchain</em> publique se heurte aux difficultés de localisation liées à l'anonymat des parties et à l'immatérialité des opérations.
<strong>La localisation.</strong> Le critère de la loi du lieu de résidence des parties est extérieur au réseau. Il permet donc un ancrage territorial fiable. Un juge peut demander la levée de l'anonymat inhérent à la <em>blockchain</em>, le cas échéant. Mais, outre le fait que la technique devra permettre cette révélation, au jour de la conclusion du contrat, l'utilisation de clés asymétriquesmasquant l'identité des parties engendre une incertitude sur le droit applicable.
<strong>L'immatérialité.</strong> La loi du lieu d'exécution du contrat détermine le droit applicable au <em>smart contract</em> en tant que mode d'exécution. La localisation d'un contrat dont l'exécution se concrétise par la livraison physique d'un bien est simple. Peu importe que cette livraison soit ou non automatisée par un <em>smart contract</em>.
En revanche, en matière de fourniture de services, le <em>smart contract</em> peut s'exécuter entièrement sur la <em>blockchain</em> sans localisation précise, à la fois « partout et nulle part ». L'opération étant interne au réseau, les critères de rattachement sont inopérants.
Lois de police françaises et licéité du