Une définition économique des externalités

Une définition économique des externalités

– Des externalités économiques positives. – Seules les sciences économiques donnent une définition des externalités positives : elles se produisent lorsqu'un agent économique, du fait de son activité, génère un avantage gratuit pour un autre ou d'autres agents économiques, sans que ces derniers soient impliqués directement dans la transaction et aient à verser une contrepartie financière. Très rapidement, des exemples en lien avec l'environnement sont donnés : ainsi, les entreprises qui produisent des énergies renouvelables créent des externalités positives en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, les apiculteurs favorisent la pollinisation des champs voisins, les propriétaires de forêts, par une gestion durable de celles-ci, contribuent à la protection de la biodiversité et favorisent le stockage de carbone. D'un point de vue économique, les pratiques durables et responsables des entreprises contribuent également à améliorer leur image et donc leur rendement financier.
– Des externalités économiques négatives. – À l'inverse, et toujours en matière économique, la pollution de l'air générée par les émissions industrielles ou la pollution des sols causée par les pesticides constituent des externalités négatives comme affectant la santé humaine et la biodiversité. Elles se définissent alors comme des impacts négatifs causés par un agent économique sur un agent tiers ou un milieu, sans qu'il y ait compensation financière.
– Une anomalie du marché. – Ces externalités positives ou négatives représentent une anomalie du marché, dans la mesure où les interactions entre agents économiques sont en principe l'objet d'une contrepartie monétaire. D'où le terme « d'externalité », car les effets sont extérieurs au marché.
Mais l'économie de marché n'est pas paramétrée pour générer des externalités positives en faveur de l'environnement :
« En fait une entreprise crée rarement des externalités positives, puisqu'elle est en général attentive à faire payer les services qu'elle rend. Alors qu'elle a tout intérêt à créer des externalités négatives si cela lui procure un avantage sans apparaître dans son bilan, et la victime de cette logique est bien souvent l'environnement : pollution, bruit, épuisement des sols, recul de la biodiversité, déchets… ».
– Les solutions de prise en compte de l'environnement par l'économie de marché. – Pour enrayer ce phénomène et, au contraire, favoriser les externalités positives, trois pistes :
  • encourager les entreprises à adopter des comportements vertueux avec les labels et certifications, que nous étudierons ultérieurement ; c'est ainsi que depuis une dizaine d'années, l'Union européenne a progressivement mis en place une réglementation de la finance durable qui oblige les entreprises à publier un rapport exposant l'impact de leurs activités sur les questions de durabilité ;
  • réglementer ou interdire la production d'externalités négatives, en imposant des normes de qualité minimum comme celles relatives aux travaux d'amélioration de performance énergétique des logements, ou en limitant les seuils d'émission pour certains polluants ;
  • créer des mécanismes permettant de faire payer les externalités négatives à ceux qui les produisent : « internaliser » les externalités, comme le font les mécanismes de compensation dans la séquence ERC et dont le coût doit désormais être intégré dans leur prix de revient par les porteurs de projets immobiliers, ou encore le principe « pollueur-payeur » en matière d'installations classées.