– Introduction. –
Le droit de l'environnement est une réponse à la dégradation environnementale. Cette affirmation est
bien sûr d'une banale évidence. Le problème est que la société est très lente à admettre que
l'environnement se dégrade. Elle ne le fait souvent que contrainte et forcée, lorsque l'évidence se fait
trop forte pour être ignorée. Et, même là, la réaction est comme à regret, car toute injonction à la
sobriété n'est pas facile à entendre.
On aimerait pouvoir faire fi de ce qui passe à l'autre bout de la planète. Qu'un continent de
plastique se forme dans l'océan Pacifique, que certaines régions minières ressemblent au Mordor ou que
la forêt amazonienne soit en train de devenir une savane, tous ces événements restent de lointains
désastres écologiques que nous ne voyons pas et aimerions oublier. Malheureusement, le réchauffement
climatique vient nous rappeler que le problème environnemental est global et que la stratégie qui
consiste à délocaliser les problèmes, au loin, n'est pas une solution viable. Et surtout les étés de
plus en plus chauds viennent nous dire, de manière aussi pressante que désagréable, que l'inaction n'est
pas une option.
Le droit de l'environnement est le pur produit de cette marche à reculons, qui agit par à-coups, sans
toujours être accompagné d'un plan d'action clair. C'est cet aspect qu'il convient d'examiner
rapidement. Car cette dimension, ajoutée aux chevauchements de législation évoqués précédemment, est ce
qui donne au Code de l'environnement son aspect de traité ésotérique.