On distingue classiquement deux types de blockchains : publique ou privée, selon que le protocole est ouvert à tous et selon la présence ou non d'une autorité centrale.
Les différents modes de gouvernance
Les différents modes de gouvernance
La blockchain publique et la blockchain privée
La
blockchain
publique fonctionne en réseau dit peer-to-peer qui est ouvert et lisible par tous ; le réseau lui-même, via ses mineurs, est censé assurer la sécurité des opérations d'échange. Le fait que chacun puisse y participer contribue à la fiabilité du système
D. Legeais : JCl. Commercial, préc., no 12.
. Les blockchains publiques qui se sont ainsi développées sont surtout celles donnant naissance aux cryptomonnaies, du type Bitcoin, Ethereum ou Tezos.
On parle aussi à leur sujet de cryptoéconomie incitative
M. Mekki, Les mystères de la blockchain, op. cit.
.
Elles sont marquées par la toute-puissance de la vérité partagée par les membres, loin de tout contrôle de tiers, surtout étatique.
À l'opposé existent des blockchains dites « privées ». Une autorité centrale, ou tiers gérant, maîtrise la chaîne, son protocole, et en réserve le bénéfice à certains acteurs. Les banques l'utilisent aujourd'hui par préférence. Il est possible aussi d'imposer aux membres des obligations juridiques au travers des conditions générales d'utilisation. L'application MiniBonds appartient à cette catégorie.
Enfin, la pratique a imposé un type intermédiaire de blockchain : hybride ou dite « de consortium ».
Ses participants sont limités et un droit de veto peut être affecté à certains. Ses acteurs possèdent des droits et les décisions sont prises à la majorité. Ce type de blockchain attire les institutions bancaires et financières pour opérer dans des environnements réglementés et obligeant à connaître l'identité des participants. Le « R3 » est l'exemple le plus connu
Il compte plus de cent institutions financières, et a levé plus de cent millions d'euros. Une application en 2020 est dénommée R3'Corda, « an entreprise blockchain platform that delivers privacy, security, interoperability and scalability » (www.r3.com">Lien).
.
Citons aussi le projet de blockchain entre le notariat, les banques et les huissiers de justice pour sécuriser et automatiser la mise en œuvre des copies exécutoires d'actes de prêt
V. infra, Commission 3, no
.
.
Les différents types d'oracles
Un oracle
Ibid.
peut être défini comme une entité de confiance faisant partie intégrante du réseau, qui transmet les informations du monde réel physique au contrat intelligent de la blockchain. Les diverses missions des oracles dans le système du smart contract sont examinées plus loin
V. infra, Commission 3, nos
et s.
. Mentionnons seulement ici que l'oracle permet l'exécution du smart contract en fonction d'éléments extérieurs à la blockchain situés dans le monde « réel ».
L'oracle pourra ainsi rentrer une donnée extérieure dans la blockchain de différentes façons
D. Legeais, Blockchain et actifs numériques, préc., no 171 ; V. infra, no
.
: soit en utilisant un élément dans le serveur, soit en recourant à la majorité des membres de la blockchain de consensus, soit en se référant à une base de données acceptée ; l'oracle peut aussi être une personne physique.