Le fonctionnement technique

Le fonctionnement technique

La présentation des actifs numériques
La blockchain se présente comme une technologie de stockage et de transmission d'informations. Le législateur l'a définie comme un « dispositif d'enregistrement électronique partagé permettant l'authentification » C. monét. fin., art. L. 223-12, issu de Ord. no 2016-520, 28 avr. 2016. Les questions essentielles de qualification des actifs numérique seront abordées infra, au Sous-titre II du présent titre. des opérations réalisées. En ce sens, c'est une base de données comparable à un registre de comptes décentralisé Terme désignant un compte dit « décentralisé » dans lequel sont enregistrés tous les soldes comptables des utilisateurs et dont la mise à jour est effectuée par le réseau lui-même, sans gestion par un organisme centralisé. Contrairement au système bancaire classique, le registre n'est pas contrôlé par une institution mais de façon collective par tous ceux qui sont en mesure de fournir de la puissance de calcul. .
Technologie complexe, ses subtilités informatiques et mathématiques ne seront pas abordées ici. Mais si le juriste veut comprendre en quoi la révolution des codes et des données numériques influence le droit L. Godefroy, Le code algorithmique et le droit : D. 2018, p. 734. , comment le droit y répond, et comment qualifier cette nouvelle économie, il convient de saisir tout de même le fonctionnement global de la blockchain.
La blockchain est une technologie à laquelle on associe en pratique trois fonctions permettant de nombreuses applications dans tous les secteurs d'activité et originairement dans le domaine bancaire et financier JCl. Commercial, Fasc. 534, Blockchain, nos 4 et s., par D. Legeais. . Ces fonctions sont : le transfert d'actifs, le registre et la création de smart contracts, ou contrats qui peuvent s'exécuter automatiquement V. infra, Commission 3, nos et s. .
L'originalité de la technologie tient à la combinaison qu'elle renferme de plusieurs procédés techniques connus, tout en relevant le défi de la fiabilité des communications enregistrées.
Elle se propose de résoudre ce que les informaticiens dénomment « le problème des généraux byzantins » : mener de front une attaque sans chef d'état-major Rappelé en ces termes par D. Legeais : JCl. Commercial, préc., no 6 : « Différents généraux doivent mener de front une attaque alors même qu'il n'existe pas un chef d'état-major commandant l'opération. Ils doivent donc se communiquer entre eux les informations pour donner l'ordre d'attaques coordonnées. Mais, parmi eux, il peut y avoir des traîtres. Il faut donc s'assurer que malgré la présence de certains d'entre eux, l'attaque pourra bien être menée simultanément ». . C'est la question des clés pour déchiffrer les données, constante de toutes les blockchains (Section I) . Dans son fonctionnement concret ensuite, des variables existent (Section II) .
Les caractéristiques communes
La blockchain est soutenue par deux technologies fondamentales : le hachage, ou calcul informatique de l'empreinte d'une information (Sous-section I) et la cryptographie dite « asymétrique » à travers le couple clé publique et clé privée (Sous-section II) .
Les variables
Le fonctionnement technique de la blockchain peut varier selon les moyens de stockage des actifs générés par la chaîne (Sous-section I) , les modes de détention par le titulaire des actifs (Sous-section II) , ou enfin selon sa gouvernance interne (Sous-section III) .