Les conventions entre acteurs publics pour la mise en œuvre de certaines politiques nationales
Les conventions entre acteurs publics pour la mise en œuvre de certaines politiques nationales
Des conventions en faveur de la production de logements dans les opérations d’aménagement
- les Contrats de développement territorial (CDT), prévus pour le Grand Paris, par la loi no 2010-597 du 3 juin 2010, qui sont des outils de planification et de programmation conclus entre l’État, les communes et les EPCI dans la limite de leurs compétences, ayant pour objet de définir, les objectifs et les priorités en matière d’urbanisme, de logement, de transports, de déplacements et de lutte contre l’étalement urbain, d’équipement commercial, de développement économique, sportif et culturel, y compris en matière d’économie sociale et solidaire, de protection des espaces naturels, agricoles et forestiers et des paysages et des ressources naturelles ;
- les Projets d’intérêt majeur (PIM), créés par la loi no 2014-366 du 24 mars 2014 dite Alur, par lesquels, par contrat, l’autorité administrative, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre pour les objets relevant des compétences qui leur ont été transférées, décident de la réalisation d’un projet d’intérêt majeur qui comporte la réalisation d’actions ou d’opérations d’aménagement et, le cas échéant, de projets d’infrastructure ;
- les Contrats d’intérêt national (CIN), créés spontanément par le Comité Interministériel du Grand Paris, qui peuvent se définir comme un « outil collaboratif [qui] favorise une approche intégrée des transports, du logement, et du développement économique sur la base d’une gouvernance partenariale entre l’État et ses opérateurs, les collectivités et les entreprises privées ».
Les PPA et GOU
La mise en place de la convention de PPA
- les immeubles bâtis et non bâtis qui font partie du domaine privé de l’État pourront être cédés au profit de la personne publique à l’initiative de l’opération, ou au profit de l’opérateur d’aménagement ;
- la possibilité de recourir aux établissements publics d’aménagement de l’État pour mener, même en dehors de leur périmètre, des études préalables à la formation du contrat ;
- la possibilité de définir un périmètre de grande opération d’urbanisme qui déclenchera des effets juridiques facilitant la réalisation des opérations d’aménagement.
La création d’une GOU à la suite de la signature d’un PPA
Définition et modalités de création
Effets juridiques
- transfert à l’échelon intercommunal de la compétence en matière (i) de délivrance des autorisations d’urbanisme (ii) de réalisation, construction, adaptation et gestion des équipements publics (sur avis conforme des communes concernées) ;
- faculté de recourir à une procédure intégrée pour mettre en compatibilité les documents d’urbanisme contraignants. La « PIGOU » permet, à l’instar de la PIL (V. infra) de simplifier les procédures administratives susceptibles de freiner la réalisation de GOU, en permettant l’évolution des documents de planification en une seule procédure ;
- faculté pour l’autorité à l’initiative de la GOU de conclure des conventions de projet urbain partenarial ;
- délimitation d’une zone d’aménagement différé (ZAD) au sein de la GOU permettant l’instauration d’un droit de préemption et la détermination de son bénéficiaire ;
- qualification d’intérêt communautaire ou métropolitain des GOU ;
- possibilité de recourir à l’expérimentation du permis d’innover, qui autorise les maîtres d’ouvrages à déroger aux règles opposables à leur projet à condition de démontrer que sont atteints des résultats satisfaisant aux objectifs poursuivis par les règles auxquelles il est dérogé ;
- faculté de cession par l’État des immeubles bâtis et non bâtis de son domaine privé pour la réalisation d’opérations d’aménagement prévues dans un PPA au profit de la personne publique à l’initiative de l’opération ou de l’opérateur dédié (cession avec décote) ;
- obligation de prévoir une densité minimale des constructions. L’article L. 312-4 du Code de l’urbanisme, modifié par la « loi Climat et Résilience », prévoit que l’acte décidant de la qualification de GOU doit non seulement fixer la durée et le périmètre de la GOU mais également une densité minimale de constructions, le cas échéant déclinée par secteur, laquelle doit être inscrite directement dans le contrat de projet partenarial d’aménagement. Il s’agit ici d’une obligation qui s’inscrit directement dans l’objectif de lutte contre l’artificialisation des sols ;
- de plus, afin de favoriser le renouvellement urbain et la densité, il est possible de déroger aux règles du PLU sur les gabarits et stationnement.
Les ORT
- maintenir l’offre de commerce, de services et d’équipements ;
- lutter contre l’habitat dégradé ou indigne, et la vacance ;
- réhabiliter les friches ;
- produire des logements adaptés.
- un dispositif d’intervention immobilière et foncière contribuant à la revalorisation des îlots d’habitat vacant ou dégradé et incluant notamment des actions d’acquisition, de travaux et de portage de lots de copropriété ;
- un plan de relogement et d’accompagnement social des occupants, avec pour objectif prioritaire leur maintien au sein du même quartier requalifié ;
- l’utilisation des dispositifs coercitifs de lutte contre l’habitat indigne ;
- un projet social, comportant notamment des actions en faveur de la mixité sociale et d’adaptation de l’offre de logement, de services publics et de services de santé aux personnes en perte d’autonomie.
- les signataires de la convention peuvent s’appuyer sur l’aide technique de l’État et de ses opérateurs.
Des conventions pour la mise en œuvre de politiques spécifiques à certains logements
- le périmètre de l’opération ;
- le montant total des aides susceptibles d’être accordées par l’Agence nationale de l’habitat, l’État et, le cas échéant, la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale ou d’autres personnes publiques ou privées, pour l’amélioration de l’habitat, la construction de logements sociaux, l’acquisition de logements en vue de leur amélioration pour un usage locatif social, les baux à réhabilitation et les actions d’accompagnement prévues ;
- les actions d’accompagnement et d’amélioration du cadre de vie prévues par l’État, la commune ou l’établissement public de coopération intercommunale ;
- les actions destinées à assurer le respect de la diversité de la population dans les quartiers, à maintenir le caractère social de l’occupation des logements et à favoriser le maintien sur place des occupants ;
- les actions destinées à assurer le maintien ou l’implantation de services ou d’équipements commerciaux ou artisanaux de proximité.
- l’OPAH dite de « droit commun » ;
- l’OPAH de renouvellement urbain (OPAH-RU), qui a vocation à être déployée sur des territoires urbains confrontés à des problèmes d’insalubrité de l’habitat, de friches urbaines, de vacances et d’extrême vétusté qui entraînent de graves dysfonctionnements urbains et sociaux menant à une dévalorisation de l’immobilier et à une dégradation significative du cadre de vie des habitants ;
- l’OPAH de revitalisation rurale (OPAH-RR), qui a vocation à être déployée sur territoires ruraux confrontés à de graves phénomènes de dévitalisation et de paupérisation dus à une décroissance démographique importante, un vieillissement de la population et un appauvrissement des habitants de ces zones ;
- l’OPAH de copropriétés dégradées (OPAH-CD), qui a vocation à être déployée sur un ou plusieurs immeubles dont la gestion des copropriétés a besoin d’être redressée.
- la revalorisation des îlots d’habitat dégradé par l’acquisition du foncier et sa revente, nu ou bâti ;
- le relogement des habitants, avec pour objectif prioritaire leur maintien au sein du même quartier requalifié ;
- la production de logements locatifs sociaux et de places d’hébergement ainsi que la diversification de l’offre immobilière ;
- la réhabilitation du parc privé existant ;
- l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments ;
- la lutte contre l’habitat indigne ;
- l’aménagement des espaces et des équipements publics de proximité ;
- la réorganisation ou la création d’activités économiques et commerciales, de services publics et de services de santé ;
- l’accompagnement social des habitants ;
- la réalisation des études préliminaires et opérations d’ingénierie nécessaires à sa mise en œuvre.
- 5, 5 millions de personnes qui vivent dans un quartier prioritaire de la politique de la ville ; sachant que si la requalification des quartiers prioritaires le nécessite, les interventions prévues peuvent également être conduites à proximité de ceux-ci ;
- 1 514 quartiers prioritaires de la politique de la ville, situés dans l’Hexagone et l’Outre-mer.
- du programme national de rénovation urbaine ;
- du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés ;
- du nouveau programme national de renouvellement urbain.
- 216 quartiers d’intérêt national présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants (Arrêté du 29 avril 2015 listant les quartiers d’intérêt national">Lien) ;
- 264 quartiers d’intérêt régional présentant des dysfonctionnements urbains d’importance régionale (Arrêté du 15 janvier 2019 listant les quartiers d’intérêt régional">Lien).
- une contractualisation en deux temps pour mieux définir les projets (protocole de préfiguration puis convention opérationnelle) ;
- un portage des projets au niveau de l’agglomération plutôt qu’au niveau de la commune pour favoriser un rééquilibrage des territoires ;
- une ambition forte sur l’association des habitants à la conception et à la mise en œuvre des projets notamment via les conseils citoyens et les maisons de projet ».
- un dispositif d’intervention immobilière et foncière, incluant des actions d’acquisition, de travaux et de portage de lots de copropriété ;
- un plan de relogement et d’accompagnement social des occupants ;
- la mobilisation des dispositifs coercitifs de lutte contre l’habitat indigne ;
- la mise en œuvre des actions visant à améliorer l’offre de logements, en particulier locatifs, ainsi qu’à maintenir ou à développer les services de voisinage ;
- le cas échéant, la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde destiné à résoudre les difficultés d’un groupe d’immeubles ou un ensemble immobilier déterminé confronté à de graves difficultés sociales, techniques et financières résultant notamment de complexités juridiques ou techniques et risquant à terme de compromettre leur conservation ainsi que de la procédure d’administration provisoire renforcée ;
- la mise en œuvre d’actions ou d’opérations d’aménagement, au sens de l’article L. 300-1 du Code de l’urbanisme, intégrant les objectifs de l’opération.
Le contrat pour la relance de la production de logements neufs
Les contrats relatifs à la production de logements sociaux
Le contrat de mixité sociale pour la mise en œuvre des obligations de la loi SRU
La convention d’utilité sociale (CUS) pour le conventionnement global du parc des organismes HLM
La convention quinquennale entre l’État et Action Logement pour l’utilisation de la PEEC
La participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), appelé également dispositif du 1 % logement, est un investissement directement versé par les employeurs en faveur du logement des salariés. La PEEC est gérée paritairement par le groupe Action Logement, à la tête duquel figure l’association Action Logement Groupe, qui pilote la stratégie du groupe. Action Logement Services, assurant la collecte de la PEEC, en lieu et place des anciens collecteurs interprofessionnels du logement (CIL), et Action Logement Immobilier, regroupant les participations d’Action Logement dans les filiales immobilières, font également partie du groupe Action Logement.
Cette organisation paritaire joue un rôle fondamental dans la production et le financement de logements sociaux et intermédiaires, et l’accompagnement des salariés dans leur mobilité résidentielle et professionnelle, par des services et des aides financières qui facilitent l’accès au logement et donc à l’emploi. En 2021, le groupe recensait un patrimoine de 1 069 957 logements, dont 1 001 714 logements sociaux (ESH) et 68 243 logements intermédiaires et divers (hors ESH).
Même si le Code de la construction et de l’habitation dresse la liste des emplois auxquels les ressources de la PEEC peuvent être affectés, la définition de la stratégie d’utilisation des fonds mobilisés par cette entité se fait en concertation avec l’État. La nature et les règles d’utilisation des emplois, les enveloppes minimales et maximales consacrées à chaque emploi ou catégorie d’emplois ainsi que le montant maximal annuel de la fraction des ressources et le montant maximal annuel affecté au financement des investissements et des charges nécessaires au fonctionnement des organismes du groupe Action Logement sont fixés par convention conclue entre l’État et Action Logement Groupe. Ces conventions sont dénommées « Convention quinquennale » en rapport avec leur durée de 5 ans. La dernière en date est la convention quinquennale 2018-2022 entre l’État et Action Logement ; la prochaine étant en cours de négociation.
Parallèlement à cette convention, les partenaires sociaux qui animent le groupe Action Logement ont initié un Plan d’Investissement Volontaire (PIV), dont les modalités ont été arrêtées en accord avec l’État. Ce plan d’investissement volontaire, d’un montant de plus de 9 milliards d’euros, a fait l’objet de la signature d’une convention entre l’État et Action Logement en date du 25 avril 2019, portant avenant à la convention quinquennale 2018-2022. Celui-ci s’articule autour de 7 mesures concrètes :
- Subventions aux propriétaires bailleurs et occupants pour la rénovation énergétique des logements ;
- Prime à la mobilité au bénéfice des salariés en vue d’accompagner un rapprochement entre leur logement et leur lieu de travail ;
- Subvention aux travaux d’adaptation au vieillissement de logements privés et création d’une foncière dédiée à la rénovation des EHPAD publics et non lucratifs et au soutien de leurs gestionnaires ; ayant donné lieu à la création de la foncière médico-sociale ENEAL en 2020 ;
- Création d’une foncière pour transformer des bâtiments de bureaux et locaux vides en logements sociaux et intermédiaires, en zone tendue ; ayant donné lieu à la création de la Foncière de Transformation Immobilière en 2020 ;
- Investissements massifs au profit du logement dans les territoires ultra-marins prenant en compte leurs contraintes spécifiques ;
- Fonds propres pour soutenir la croissance de l’offre de logements sociaux et intermédiaires de qualité adaptée aux besoins de chacun, et accompagner le mouvement HLM dans son effort de restructuration ;
- Financement de la lutte contre l’habitat dégradé voire indigne où vivent de nombreux salariés, et démolition des logements sociaux obsolètes dans les zones détendues ; ayant donné lieu à la création, par Foncière Logement, de Digneo, filiale dédiée à la lutte contre l’habitat insalubre ou indigne.
Les périodes de crise, comme celle sanitaire liée au covid-19, sont également l’occasion de nouveaux partenariats conventionnels, à l’image du protocole signé le 15 novembre 2021 en faveur du logement intermédiaire résultant d’un engagement tripartite entre CDC Habitat, l’État et Action Logement en faveur du développement du logement intermédiaire.