– Méconnaissance du principe du consensualisme pour le citoyen. – Ainsi que nous avons eu l'occasion de le rappeler, le processus de vente d'un bien immobilier commande souvent le passage par une étape d'échanges et de négociations aboutissant à l'émission d'une offre (d'acheter, ou parfois de vendre). L'acceptation de cette offre, dès lors que celle-ci reprend bien les critères déjà rappelés, forme automatiquement le contrat de vente et engage ainsi définitivement les parties.
Rares sont les parties aux contrats à être conscientes de la nature ferme de leur engagement. Peut-on d'ailleurs leur en faire le reproche ? Il est vrai que l'adage Nemo censetur ignorare lege
, bien que ne figurant plus dans le Code civil depuis 1852, reste aujourd'hui encore un principe fondamental implicite de notre droit. Il semble néanmoins raisonnable de considérer que les subtilités inhérentes au principe du consensualisme et les conséquences attachées notamment aux dispositions de l'article 1583 du Code civil soient d'un accès difficile aux citoyens non-juristes.
Plus compliquée apparaît en revanche la situation des professionnels du droit immobilier, juristes (au premier rang desquels les notaires) ou sachants (agents immobiliers, professionnels de l'investissement immobilier, etc.) qui, malgré l'existence d'une offre acceptée en bonne et due forme, enchaînent par la signature d'un avant-contrat de vente immobilière (sous forme unilatérale ou synallagmatique).