Les nombreuses limites du droit à l'oubli

Les nombreuses limites du droit à l'oubli

– Des refus possibles ou nécessaires. – Le responsable de traitement peut refuser ou ne répondre que partiellement à une demande d'effacement, dans la seule mesure où il a la possibilité ou l'obligation d'opposer un motif légitime à cette demande d'effacement.
Par exemple, si une demande porte sur l'effacement d'un compte client, cette demande ne pourra s'étendre aux factures émises, puisque tout fournisseur a par ailleurs l'obligation de les conserver dix ans C. com., art. L. 123-22, al. 2 (dix ans) ; LPF, art. L. 102 B (six ans). .

Les limites prévues par le RGPD

  • à l'exercice du droit à la liberté d'expression et d'information ;
  • au respect d'une obligation légale ou pour exécuter une mission d'intérêt public ou relevant de l'exercice de l'autorité publique ;
  • à l'intérêt public dans les domaines de la santé publique (ou, à condition d'anonymisation, dans ceux de la recherche scientifique, historique, ou statistique) ;
  • à des fins archivistiques, scientifiques, historiques, statistiques, universitaires, artistiques ou littéraires ;
  • à la constatation, l'exercice ou la défense de droits en justice.
En plus des exceptions particulières au droit à l'effacement, il faut rappeler que l'article 85 du RGPD prévoit que les États membres concilient par la loi le droit à la protection des données avec celui lié à la liberté d'expression et d'information en prévoyant des exceptions ou dérogations, notamment aux droits des personnes concernées.
Au-delà de telles limites générales au droit à l'effacement, le RGPD prévoit des exceptions spécifiques PE et Cons. UE, règl. (UE) no 2016/679, 27 avr. 2016, art. 17, 3. , lorsque le traitement est nécessaire :

Les limites prévues par la loi informatique et libertés

  • les traitements mis en œuvre par les administrations publiques et les personnes privées chargées d'une mission de service public qui ont pour mission de contrôler et recouvrer des impositions ;
  • les traitements intéressant la sécurité publique ;
  • les traitements mis en œuvre par les juridictions financières, dans le cadre de leurs missions non juridictionnelles.
Une demande d'effacement par exercice du droit à l'oubli est donc susceptible d'échouer, en raison des conditions et périmètre de celui-ci. Ainsi est-il apparu nécessaire aux personnes concernées de limiter l'accès à ces pages internet qui demeuraient. C'est ce qui a conduit à la création prétorienne du droit au déréférencement.
Au-delà des limites prévues par le RGPD, la loi informatique et libertés L. no 78-17, 6 janv. 1978, art. 52. a ajouté (pour le droit d'accès, de rectification et d'effacement ; pas pour le droit à la limitation et à l'opposition) d'autres exceptions :