Les limites d'une conservation fiable

Les limites d'une conservation fiable

Une conservation fiable des données inscrites sur une blockchain publique repose principalement sur deux caractéristiques :
  • le mode de validation. Pour être inscrite, l'opération doit être validée par 51 % des mineurs. Il faut donc détenir 51 % de la puissance de calcul du minage pour en modifier le contenu. Plus le nombre de mineurs sera important, plus les modifications seront longues. Dès lors, l'information inscrite sur la base de données ne peut plus être effacée, ni modifiée par une minorité. Et toute tentative de modification serait immédiatement détectée par les autres membres du réseau ;
  • la fonction d'horodatage ( time stamping ). Cette fonction permet d'offrir à ses utilisateurs la certitude de la date et de l'heure de l'inscription du bloc dans la chaîne de blocs.
Toutefois, la blockchain publique reste en proie à des difficultés pouvant nuire à la fiabilité de l'information conservée.
  • Les mineurs peuvent être animés de mauvaises intentions . Une collusion de mineurs, agissant pour le compte d'une organisation ou d'un État malintentionné pourrait ainsi réussir à désinscrire des données et déstabiliser tout l'écosystème. Chacun reconnaît néanmoins que ce risque de piratage est plus probable dans une blockchain privée ou hybride que dans une blockchain publique.
  • L'identité du déposant est incertaine et contestable .
  • L'algorithme de validation du proof of work dans la blockchain publique connaît des limites techniques. Le débit (nombre de transactions par seconde) et la latence (temps de validation des transactions) sont faibles comparativement à d'autres secteurs. Ainsi, le nombre d'opérations est de 25/s pour la blockchain là où la carte Visa oscille entre 4 000 à 56 000/s au maximum. Le temps entre le dépôt réel de l'information par le déposant et son inscription sur la blockchain peut s'avérer assez long.
  • La preuve de l'authenticité du document déposé reste incertaine. Plus précisément, il s'agit de l'existence même et du contenu de la pièce déposée sur le registre qui posent question. La blockchain conserve le document ou l'information sous forme d'empreinte (le hash). Mais la blockchain n'a jamais été un outil de conservation du document lui-même numérisé ou numérique. Il existe donc un doute, au mieux quant à la correspondance entre l'empreinte sur la blockchain et le document, au pire quant à l'existence même du document.