Les professionnels du droit ont bien compris l'intérêt de capitaliser sur la confiance dont ils jouissent auprès de leurs concitoyens. Mais ils ne peuvent s'en contenter et ignorer les avancées technologiques du monde numérique. Mieux encore, ils doivent se les approprier. Les valeurs professionnelles citées précédemment doivent constituer la base des projets technologiques mis en place. Elles permettront aux acteurs d'en garantir l'efficacité et la sécurité. Les professions du droit ont évolué à des rythmes différents.
- Pour les avocats, le Conseil national des barreaux développe depuis quelques années un Réseau privé virtuel des avocats (RPVA) en coordination avec le Réseau privé virtuel de la justice (RPVJ) du ministère de la Justice. Cette coordination vise à permettre à l'avocat, dans le cadre de la défense de son client, de communiquer avec la juridiction dans son exercice quotidien. Depuis peu, grâce à ses multiples incubateurs, la profession encourage le développement d'outils utilisant la technologie blockchain comme outil de conservation.
- Pour les huissiers de justice, l'Ordre a commencé par développer son propre minutier central. Puis assez vite, grâce à son incubateur, il a proposé plusieurs outils de conservation basés sur la technologie blockchain et un coffre-fort numérique.
- Pour les notaires, la profession est très vite devenue un acteur numérique particulièrement dynamique. La création de l'acte authentique électronique en 2005 et du minutier central électronique ont permis à cette profession de connaître sa « première révolution numérique ». La multiplication, ces dernières années, des échanges dématérialisés entre les offices et la plupart des services de l'État est venue renforcer les atouts technologiques de la profession. En 2015 les instances représentatives lancent « Bailmyself », permettant la rédaction d'un bail sous seing privé sans l'intervention d'un professionnel. Confronté aux évolutions rapides du monde numérique, le notariat a déjà lancé sa « deuxième révolution numérique », en développant ses propres outils technologiques. Ainsi la profession a développé son coffre-fort numérique, sa propre Blockchain Notariale , ainsi que divers autres outils basés sur l'IA…