? Exprimer ses choix. ? Les arguments à l'appui du smart contract sont sa simplicité, sa rapidité, son faible coût. Ces avantages relèvent peut-être plus d'une perception que de la réalité.
Rapide et peu coûteux dans son utilisation : certes, mais le discours serait sans doute différent quant à son développement. Développer un logiciel n'est pas une œuvre désintéressée. Atteindre une rentabilité motive l'étude, la conception, la mise au point, la transformation, la maintenance et l'amélioration d'un logiciel et chaque étape engendre des coûts matériels et humains.
La simplicité provient plus de la facilité d'adhérer à un programme prêt à l'emploi sur la blockchain que du mécanisme lui-même. Éviter toute discussion rend le processus simple. En revanche, cette vision réductrice du smart contract ajoutée à l'absence de régulation aboutit à stéréotyper la relation contractuelle. « Code is law », selon les mots de Lawrence Lessig
L. Lessig, Code is law : Harvard magazine 2000 (https://harvardmagazine.com/2000/01/code-is-law-html">Lien, consulté le 19 mai 2020).
. Le code informatique s'impose aux parties et plus particulièrement au débiteur, le créancier étant généralement la partie forte à l'origine de sa conception.
Pour renforcer le smart contract, le raisonnement doit être inverse. Il ne doit pas s'imposer aux parties. Ce sont elles qui doivent prendre l'initiative d'un encadrement contractuel. Le smart contract doit être le résultat de leurs choix quant à la blockchain hébergeant leur accord
(Sous-section I)
, quant à la rédaction d'un contrat fiat
(Sous-section II)
et encore quant à l'oracle permettant la mise en œuvre de l'accord
(Sous-section III)
.