Les villes durables
Les villes durables
– De multiples acceptions. – Le dictionnaire Larousse qualifie de durable ce « qui est de nature à durer longtemps, qui présente une certaine stabilité, une certaine résistance »
1509277430775. Ainsi, la transposition de cet adjectif aux villes de demain s'impose comme une évidence. En effet, les villes idéales durent, résistent, sont stables. La pratique est moins évidente, la ville n'étant pas l'application d'une simple théorie, mais la résultante d'un projet collectif incluant de nombreux paramètres.
Une ville durable est également une ville résiliente, capable de s'adapter. Cette capacité repose sur la connaissance et la prévision des risques, liés par exemple aux changements climatiques et aux menaces naturelles locales. Ces risques sont intégrés dans la conception de la ville durable, conduisant parfois à la construction d'un immeuble « zéro dommage » en zone inondable
1509558046829.
– La somme de toutes les villes. – La ville durable est la représentation concrète de la ville utopique
1509528210791, offrant à ses habitants une qualité de vie en tout temps et en tout lieu. C'est en somme l'addition des bienfaits de chacune des villes : intelligentes, vertes, partagées, mixtes, etc.
1509558729428.
– Une question d'échelle. – Réussir l'objectif post-COP 21 de limitation du réchauffement climatique à 2 °C nécessite d'atteindre une neutralité carbone dès 2050. Pour que les émissions de CO² diminuent à trois tonnes par habitant et par an, au lieu de cinq aujourd'hui, il conviendrait de disposer de l'équivalent d'un hectare de forêt par habitant… Quelle mise en perspective de la solidarité des territoires ! Les aires urbaines ont besoin des territoires forestiers et ruraux, véritables puits à carbone géants. Les uns soutiennent les autres, et inversement. Ils sont à la fois servants et dominants.
Si les villes durables s'inscrivent dans une échelle territoriale vaste, les immeubles et quartiers constituent eux-mêmes un champ de réflexion.
– L'écologie urbaine. – Il est impossible d'appréhender les villes durables sans évoquer l'écologie urbaine. Très tôt, l'écologie est définie comme « la science des relations entre les êtres vivants et leur environnement »
1509267433550. En 1959, l'expression « écologie urbaine » apparaît
1509267691137, affichant une véritable prise de conscience de l'impact écologique de la ville. Soixante ans plus tard, le sujet est plus que jamais d'actualité en raison d'une audience citoyenne et politique accrue. Dès lors, les aspirations individuelles composent avec les nécessités collectives. Il s'agit en toutes hypothèses du pari assumé des villes durables.
Les enjeux environnementaux impliquent à ce titre une limitation de la consommation d'énergie, d'espace et de matériaux.
– Villes durables, villes adaptables. – Outre cet impératif de sobriété, la ville durable est appelée à se maintenir dans le temps, en imaginant les besoins de demain. Comment construire aujourd'hui pour rendre possible un nouvel usage demain ? Il n'est pas aisé d'engager un projet pour l'avenir sur la base des connaissances actuelles, en augurant des besoins de demain. Par exemple, le premier smartphone est né en 2007, sans que les fabricants de la ville aient pu, bien entendu, anticiper les nombreuses interactions avec l'environnement. Avec en toile de fond des crises environnementales et économiques, la réussite de la ville durable est un pari collectif ambitieux, intéressant tout autant l'urbaniste et l'architecte, le promoteur et le consommateur, l'élu et le citoyen.
– Les vertus de la crise. – Si l'abondance ne nuit pas, la pénurie s'avère parfois bénéfique. Elle incite à s'adapter. Les prises de conscience citoyenne et politique sont souvent liées aux crises affectant le monde.
Dans ce contexte, la maîtrise de la consommation énergétique des bâtiments mérite une attention particulière (Section I). Corrélativement, il convient d'encourager la construction d'immeubles évolutifs (Section II).
La maîtrise de la consommation énergétique
– RÉDUIRE, Réduire, réduire. – Le texte fondateur de la conférence de Rio de Janeiro en juin 1992 indiquait que : « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considérée isolément »
1509541004308.
Pour aller plus loin
La construction d'immeubles évolutifs
– L'immeuble durable par un usage prolongé. – L'immeuble devient durable lorsque son usage perdure, au besoin grâce à une adaptation ou un changement. Dans la première hypothèse, il s'agit par exemple de faire en sorte d'agrandir le logement suite à un changement de situation familiale ou de l'adapter en raison de la fragilité de son occupant
1510394945792.
Pour aller plus loin