Avant-propos de Marie-Hélène Pero Augereau-Hue, présidente

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Marie-Hélène PERO AUGEREAU-HUE
Marie-Hélène PERO AUGEREAU-HUE
Présidente du 120 e Congrès des notaires de France

« Il est essentiel que nous considérions à sa juste mesure la mutation qui se prépare. Trois grandes révolutions – numérique, écologique et démographique – sont en train de modifier en profondeur la structure et l’organisation de nos sociétés, trois révolutions qui interagissent ensemble de telle façon que l’on ne peut pas penser l’une sans intégrer les deux autres. »

Le Congrès c’est un thème, une équipe et une ville.
Un thème qui s’impose

Il doit s’inscrire dans une réalité économique et sociale et dans la continuité de l’action des congrès précédents.

Au fil du temps les congrès nous racontent ainsi une histoire. Ils sont le fruit d’une équipe à la fois acteur et témoin privilégiés des aspirations de plus de 20 millions de citoyens qui nous consultent chaque année sur l’ensemble du territoire.

Ainsi à Paris en 2020, au travers du thème protéger, le 116e Congrès des notaires de France s’est saisi d’un des aspects liés à la révolution démographique, celui du vieillissement de la population. En 2021, à Nice, l’équipe du 117e s’est emparée de la question de la révolution numérique. En 2022, à Marseille, le 118e a démontré l’utilité du notaire dans la prévention des conflits grâce à l’ingénierie notariale.

En 2023 à Deauville, le thème principal du congrès a été pour la première fois le logement. Le logement à la fois refuge, lieu de vie pour toute une famille et lieu d’exercice des droits et des libertés individuelles, est, en tant que tel, essentiel.

Il est au cœur de toutes les mutations, mais il n’existe que s’il s’inscrit dans un espace aménagé, propre, sain et durable.

L’urbanisme est une pièce maîtresse de l’aménagement des territoires et l’approche environnementale permet d’organiser la nécessaire transition écologique.

Sur ce sujet, nous pouvons lire sur le site de l’ADEME que « l’urbanisme peut être considéré comme durable quand l’aménagement est pensé à long terme. Il prend alors en compte les limites planétaires (une utilisation des matières premières et une gestion de l’eau raisonnées) et propose des solutions pour adapter les territoires au changement climatique ».

Le thème du 120e congrès des notaires de France s’impose alors comme une évidence : vers un urbanisme durable.

Les trois grandes révolutions – numérique, écologique et démographique – transforment notre société et nous obligent à repenser notre rapport à la nature, au logement, au travail et à nos mobilités en tenant compte des défis liés aux changements climatiques, à la raréfaction des ressources et à la pollution.

Nous devons ainsi reconsidérer l’aménagement de notre territoire sur un foncier désormais compté, nous réapproprier l’existant et concevoir différemment la construction, l’espace et son utilisation. La politique de sobriété foncière mise en place progressivement depuis quelques années signale cette nécessité d’un autre urbanisme à repenser dans l’espace.

Le thème ainsi choisi, l’équipe se devait d’en délimiter le champ d’exploration afin de le recentrer sur notre rôle, celui d’accompagner les projets face aux défis environnementaux.

Tels sont les défis que l’équipe relève depuis deux ans !
 

Une équipe sans qui tout cela aurait été impossible

Une équipe, sans qui tout cela n’aurait pas été possible. Au-delà de la rédaction du rapport et des propositions, un congrès c’est aussi une aventure humaine incroyable que nous vivons intensément pendant deux ans, et ce sont des amitiés indéfectibles qui se nouent.

Je voudrais exprimer ici, à toute l’équipe bénévole : Jean-Michel Boisset, Mathieu Fontaine, Philippe Laveix, Éric Meiller, Adeline Seguin, Catherine Berthol, Antoine Urvoy, Virginie Deshayes, Thomas Plottin, Michèle Raunet, Anne-Laure Dorey et François Gouhier, toute ma gratitude et mes remerciements pour avoir accepté de partager leurs connaissances et leurs pratiques, en dehors de toutes idéologies politiques, sur ces questions à la fois humaines et techniques.

À mon rapporteur général, Hervé de Gaudemar, et à Élise Carpentier, notre rapporteur de synthèse, je voudrais leur dire toute ma reconnaissance pour nous avoir si bien guidés et encadrés dans nos réflexions.
J’associe à ces remerciements toute l’équipe de l’ANCF qui nous accompagne au quotidien.
 

Une ville qui nous rassemble : Bordeaux

Un congrès c’est aussi une ville et j’ai souhaité que le 120 soit à Bordeaux. Mon vœu a été exaucé et il n’est pas le fruit du hasard. La ville est au cœur d’une région emblématique pour son art de vivre, les richesses de son terroir, son histoire, mais elle est aussi le symbole, malgré elle, des conséquences des aléas climatiques, mettant en perspective l’utilité de nos réflexions.

Je forme ainsi le souhait de vous voir nombreux les 25, 26 et 27 septembre prochain à Bordeaux pour faire de cette édition une réussite.


Enfin, pour tous ceux qui s’imaginent ne pas être concernés par le thème de ce Congrès, je leur répèterai ce que j’évoquais lors de la présentation du thème et de l’équipe lors du Congrès de Deauville, le 29 septembre 2023 : bien au-delà du droit de l’environnement, bien au-delà du droit de l’urbanisme, bien au-delà des sujets immobiliers ; l’urbanisme durable, c’est aussi
penser à son cadre de vie, à ses enfants, à sa famille, à la valorisation de son patrimoine, et à sa transmission à long terme. C’est également penser et agir comme un notaire, au service de l’État, au service du citoyen.