Le logement détenu en location

Le logement détenu en location

– La location, c’est la liberté. – Le statut de locataire donne plus de liberté, dispense l’occupant de nombreuses dépenses et de nombreux soucis de gestion. Dans bien des cas, il laisse un revenu disponible supérieur, qui permet en partie de compenser le fait de ne pas « épargner son loyer », ou d’accéder à une surface plus grande que celle à laquelle l’on pourrait prétendre acquérir en propriété.
– Le parc locatif. – L’originalité du parc locatif français tient à sa répartition entre propriétaires privés (secteur libre) et organismes de logement social (parc social).
Le parc locatif, fort d’un peu plus de treize millions de logements, relève pour 7,6 millions d’entre eux du secteur libre. Dans la part du parc locatif détenue par des bailleurs privés (personnes physiques, ou personnes morales ne relevant pas de la catégorie des bailleurs publics), dite « du secteur libre », seule une fraction très faible est détenue par les investisseurs institutionnels. Le rapport sur le « développement de l’offre de logement locatif intermédiaire par les investisseurs institutionnels » réalisé par l’Inspection générale des finances (IGF) et le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) en avril 2021 constate « la quasi-disparition du paysage immobilier d’une offre intermédiaire spontanée remplacée par la production de logements portée par des particuliers investissant dans l’immobilier locatif sur incitation fiscale et d’une augmentation du parc social ».

Évolution du parc locatif français de 1984 à 2019 (en milliers de logements)

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La détention du parc locatif français de 1984 à 2019
Source : www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/280385.pdf">Lien
– Le parc social. – Le suivi du parc social est assuré par l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), établissement public administratif créé en 2015, opérateur de l’État, placé sous la double tutelle des ministres chargés du logement et de l’économie. L’Ancols a notamment une mission d’étude et de production de statistiques intégrant le secteur de la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC), principalement le groupe Action Logement, et des organismes de logement social (organismes d’HLM et SEM de logement social). Le nombre de logements locatifs sociaux est d’environ 5,3 millions. 75 900 logements ont été mis en location pour la première fois dans le parc social au cours de l’année 2021. Dans le même temps, 14 700 logements ont été démolis et 13 900 ont été vendus. Le nombre de demandes dans le parc social oscille autour de deux millions.
Par comparaison avec d’autres pays, relevons que le parc français se situe dans la moyenne des pays européens :
– Niveau des loyers et taux d’effort. – Bien que le coût du logement pèse de plus en plus dans les dépenses des ménages, le niveau des loyers reste dans un tunnel de ratio cohérent avec le revenu disponible des ménages, comme le montre la courbe de l’économiste Jacques Friggit reproduite infra, no .
Le taux d’effort net (après aides au logement) moyen des ménages, soit la part de leurs revenus consacrée au logement, était, en 2017 – dernier chiffre connu – de 19,7 % (soit 2 points de plus qu’en 2013), mais 28,6 % pour les locataires du secteur libre (+4,8 points) et 27,5 % pour les accédants à la propriété. Les habitants du secteur social consacrent, eux, 24,1 % de leur budget à se loger (+3,9 points). Les plus épargnés (car ils ont déjà épargné…) sont naturellement les propriétaires ayant déjà remboursé leur crédit, à 10 % de taux d’effort.