– L'absence essentielle de discrimination financière. – À l'évidence, créer une entreprise doit être possible sans mobilisation de capitaux. Affirmer l'inverse reviendrait, d'une part, à ne réserver cette possibilité qu'à celles et ceux qui disposeraient déjà de moyens financiers préexistants, et, d'autre part, à annihiler tout rêve de créer et développer un projet à celles et ceux qui n'en disposeraient pas.
Ces deux conclusions seraient parfaitement choquantes. Considérer que seule une certaine catégorie de la population peut accéder au statut d'entrepreneur signifierait que nous avons collectivement et délibérément acté que cette seule catégorie est capable, par son initiative, de répondre à nos besoins non couverts par le secteur public.
De même, interdire l'accès à l'entrepreneuriat à une autre catégorie de la population témoignerait que nous ne croyons plus en elle. Les exemples sont pourtant légion d'entrepreneurs qui ont connu des débuts difficiles, et qui aujourd'hui, grâce notamment à leur créativité, affichent une réussite sans limites : Xavier Niel (« Free »), Amancio Ortega Gaona (« Zara »), Ingvar Kamprad (« Ikea »), etc.
Il serait toutefois naïf de croire qu'aucune entreprise, quel que soit son secteur d'activité, n'a besoin d'une mobilisation initiale de capitaux. Il le serait tout autant d'imaginer qu'absolument tous les projets qui changeront le monde de demain nécessitent un investissement initial important.
Qui aurait pu concevoir que plusieurs révolutions, comme celles de la culture ou des liens au sein de communautés (besoins qui paraissaient pourtant déjà satisfaits pour une très large partie de la population mondiale), n'aient nécessité qu'un investissement financier initial de quelques dollars ?