Historiquement, un attachement biséculaire aux libertés publiques et une histoire nationale douloureuse en matière de fichiers (même simplement manuels)
Des premiers fichiers de police du XIX
e siècle jusqu'aux fichages réalisés avant la Seconde Guerre mondiale et utilisés durant celle-ci pour réaliser des déportations.
avaient sensibilisé la France à la collecte et l'exploitation de données personnelles, des vivants bien avant les morts.
Plus récemment, une commission parlementaire déjà intitulée « Informatique et libertés » avait rendu un rapport
www.cnil.fr/sites/default/files/atoms/files/rapport_tricot_1975_vd.pdf">Lien
en réaction au projet de création d'un fichier interconnecté dénommé Safari
« Système automatisé pour les fichiers administratifs et le répertoire des individus ».
, qui avait notamment conduit le journal Le Monde à titrer Safari ou la chasse au Français sous la plume du journaliste Philippe Boucher.
Ces préoccupations ont conduit la France à élaborer, dès 1978, aux débuts des applications de masse de l'informatique, une première et large loi de protection individuelle en la matière : la loi informatique et libertés
L. no 78-17, 6 janv. 1978, relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.
Il faut toutefois citer la loi no 70-539 du 24 juin 1970, relative à la centralisation de la documentation relative à la circulation routière, une réglementation plus large du Land de Hesse en Allemagne en 1970 (reprise par la loi fédérale allemande en 1976), de la Suède en 1973, des États-Unis en janvier 1974 (Privacy Act), etc.
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Cette motivation apparaît dès le premier article de la loi qui dispose que : « L'informatique doit être au service de chaque citoyen. (…) Elle ne doit porter atteinte ni à l'identité humaine, ni aux droits de l'homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques »
L. no 78-17, 6 janv. 1978, relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, art. 1.
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