Le concept de BIM

Le concept de BIM

Le BIM vient de l'anglais Building Information Modeling, qui se traduit par « modélisation des informations du bâtiment » au sens générique (constructions et infrastructures). L'acronyme « BIM » peut également signifier Building Information Model en désignant plus particulièrement la maquette numérique issue de la procédure de Modeling, on encore Building Information Management pour le management de l'information. Le présent ouvrage retiendra la première signification élargie du BIM, au sens d'une procédure mettant en œuvre la maquette numérique, qui semble être l'acception française du terme « BIM » Le Plan Bâtiment durable – Rapport groupe de travail « BIM et Gestion du patrimoine », mars 2014 – propose une signification française à l'acronyme BIM : « Bâtiment et Informations Modélisés ». Cette définition recouvre le modèle (au sens avatar virtuel) numérique de l'ouvrage ou du patrimoine, que ce soit en termes graphiques (deux ou trois dimensions) ou informatifs (base de données dynamique). .
– Définition du BIM. – Le BIM ne bénéficie pas encore d'une définition communément admise par les États ou les praticiens, car plusieurs approches sont possibles. Le BIM est avant tout une méthode de conception associée à une maquette numérique paramétrique 3D qui contient des données intelligentes et structurées. On peut citer la définition donnée par le Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB), qui le définit comme une « méthode de travail basée sur la collaboration autour d'une maquette numérique. Dans un processus BIM, chaque acteur de la construction crée, renseigne et utilise cette maquette, et en tire les informations dont il a besoin pour son métier. En retour, il alimente la maquette de nouvelles informations pour aboutir au final à un objet virtuel renseigné, représentatif de la construction, de ses caractéristiques géométriques et des propriétés de comportement » Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques – Plan transition numérique dans le bâtiment : « BIM et maquette numérique. Guide de recommandations à la maîtrise d'ouvrage », juill. 2016 (http://www.miqcp.gouv.fr/images/Guides/documentPDF/guideBIM_MIQCP.pdf">Lien). .
– Le BIM se distingue de la maquette BIM. – Il faut bien distinguer le BIM, au sens de procédure, de la maquette BIM qui en est l'objet. Ainsi la maquette numérique mise en œuvre par le BIM est elle-même définie par lePTNB comme la « représentation numérique tridimensionnelle des caractéristiques fonctionnelles et/ou physiques de l'ouvrage. Elle est constituée d'objets et d'espaces identifiés et renseignés (nature, composition, propriétés physiques, mécaniques, comportement, performances…). Elle décrit l'ouvrage pendant tout ou partie de son cycle de vie : programmation, conception, réalisation, réception, livraison, exploitation, maintenance, déconstruction. La maquette numérique décrivant un ouvrage peut être unique ou constituée de la somme de maquettes et/ou modèles métiers complémentaires ».
– Un avatar numérique. – La démarche BIM consiste ainsi à construire simultanément un avatar numérique de l'immeuble, au format d'une base de données directement visualisable au travers de maquettes en trois dimensions, et d'un immeuble bien réel dont la construction/conception va nourrir la maquette et réciproquement.
a2-288-fig001
Image
– Le BIM, un outil collaboratif. – La procédure BIM permet une collaboration entre tous les intervenants d'un projet, soit par des échanges de données, soit en permettant une intervention sur un seul et même modèle. Avec le BIM, les analyses, contrôles, visualisation sont effectués en amont dans l'étude d'un projet, permettant ainsi une meilleure conception et la détection des problèmes avant l'ouverture du chantier. Ces modèles virtuels permettent d'effectuer des analyses et simulations (énergétiques, calcul structurel, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect des normes, du budget, etc.) et des visualisations analytiques.
– Le BIM, une base de données symphonique. – Le BIM va bien au-delà d'une simple représentation 3D d'un immeuble, et constitue un processus global de programmation de la construction au moyen d'une base de données. Le BIM peut ainsi intégrer des dimensions de temps (4D), financières (5D) ou encore sur les cycles de vie de l'immeuble (6D) et l'environnement (7D).
Comme le souligne très justement le rapport « BIM et la transformation numérique du secteur de la construction », toute la richesse et la valeur ajoutée du BIM résident dans sa lettre centrale – le I – pour « informations » au sens de base de données, pour conclure que le BIM emploie la technologie du big data Rapport BuildingSMART-Mediaconstruct, « BIM Book L'essentiel », 2019 (www.buildingsmartfrance-mediaconstruct.fr">Lien). .
Le BIM a connu un véritable essor ces dernières années, porté à la fois par la révolution numérique du bâtiment et par l'ensemble des acteurs de la construction, en ce compris les maîtres d'ouvrage qui en font désormais un critère de sélection dans les appels d'offres. Mais l'évolution en France semble plus lente qu'au Royaume-Uni ou aux États-Unis.