Les enjeux économiques de la végétalisation complètent ses bienfaits sanitaires et ses valorisations patrimoniales. De nouveaux acteurs concourent à la production de la végétalisation (A), source d'économies et de gains de productivité surprenants (B).
Les enjeux économiques
Les enjeux économiques
De nouveaux acteurs pour de nouveaux chantiers
– La végétalisation en quelques chiffres. – Si le vert est synonyme d'espérance, la conviction des professionnels se fonde sur une réalité plus terre à terre : l'intérêt économique. Lorsque Nantes a été élue capitale verte européenne en 2013, elle a accueilli la même année le Congrès mondial de la végétalisation du bâtiment organisé par l'ADIVET, réunissant divers professionnels de la filière
1502566861798. À cette occasion, des chiffres intéressants ont été communiqués
1502522239519. Avec 1,5 million de mètres carrés réalisés en 2016, la France fait partie des leaders mondiaux. Cette progression constante s'explique par les commandes privées et publiques, mais également par les nouvelles obligations légales (V. n° ). Elle est néanmoins loin derrière l'Allemagne, végétalisant entre douze et quinze millions de mètres carrés chaque année. Cela démontre la marge de progression pour les entreprises françaises intervenant dans ce secteur.
– L'opportunité des ravalements de façades et réfections de toitures. – Depuis le 1er janvier 2017, des travaux d'isolation thermique par l'extérieur sont obligatoires à l'occasion de ravalements de façades, de réfections de toitures (CCH, art. R. 131-28-7 et R. 131-28-8). Cela concerne les travaux de ravalement comprenant la réfection de l'enduit existant, le remplacement d'un parement existant ou la mise en place d'un nouveau parement, concernant au moins 50 % d'une façade du bâtiment, hors ouvertures. De nombreuses dérogations sont prévues en fonction de la faisabilité technique et économique de ces travaux
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– Les
start-up
vertes. – L'intérêt économique d'une activité est souvent révélé par l'apparition de start-up, exploratrices des nouveaux marchés. Ainsi, une société française propose des toitures végétalisées accessibles aux particuliers en commercialisant des kits composés de dalles de fibres végétales
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Des économies et des gains de productivité surprenants
– La végétalisation, une source d'économies très variée. – Réintégrer la nature dans l'aménagement urbain diminue les coûts, le béton constituant une charge financière plus importante que la végétation. Par exemple, l'imperméabilisation des sols engendre un coût « à double détente ». Les trottoirs et voiries réalisés nécessitent en effet une gestion rigoureuse en matière d'eaux pluviales et de réseaux. En favorisant la perméabilité des sols par la végétalisation, la diminution des coûts est certaine. Dans un tout autre registre, si la fonction médicinale des végétaux est bien connue, les vertus liées à leur simple visibilité le sont moins. Une étude menée aux Pays-Bas indique que les personnes vivant à proximité d'espaces verts ont moins de problèmes de santé
1502356044243. Plus surprenant encore, les durées d'hospitalisation pour une même pathologie sont raccourcies lorsque la chambre de l'hôpital donne sur la verdure
1502356723429 ! Avec la mutualisation des dépenses de santé, un bienfait individuel devient de facto collectif.
– Une productivité accrue. – Il est communément admis qu'un individu heureux est plus performant au travail. À l'heure de l'entreprise libérée, la verdure contribue à ce phénomène. En effet, au-delà de leur rôle économique, les entreprises ont une responsabilité sociétale. Il est en effet démontré qu'un salarié est moins stressé au contact de la nature, devenant ainsi plus performant. Par ailleurs, une étude menée aux États-Unis conclut que l'absentéisme au sein d'une entreprise est moindre pour les salariés travaillant côté jardin plutôt que côté cour
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