Le changement de régime pacsimonial : une absence de protection

Le changement de régime pacsimonial : une absence de protection

Le changement du régime conjugal
- Les changements de régimes patrimoniaux des couples. - Nous venons de voir que le changement de régime matrimonial est soumis à certaines règles dont le but est d'assurer la protection de certaines personnes auxquelles l'acte pourrait porter préjudice. Ce système est propre aux couples mariés qui procèdent à un changement ou à un aménagement de leur régime matrimonial. Ces règles ne s'appliquent donc qu'aux époux.
Pourtant les autres formes de conjugalité ne sont pas exemptes de changements qui peuvent impacter les droits, bien évidemment de chacun des « conjoints », mais aussi des proches du couple.
S'agissant des concubins, il n'existe aucun texte. C'est donc le droit commun des biens, de l'indivision, des obligations et éventuellement des sociétés qui va définir les règles applicables à ces changements de situation au sein du couple. Le plus souvent le changement s'opérera au coup par coup à l'occasion de la vente d'un bien, du partage de son prix ou de l'acquisition d'un nouveau bien. Il sera utile de procéder à une éventuelle liquidation des droits de chacun sur l'indivision afin que nul glissement ne s'opère d'un patrimoine à un autre, notamment par l'évaluation des créances sur l'indivision calculée selon l'article 815-13 du Code civil. Un transfert du patrimoine d'un concubin vers celui de l'autre peut, à l'évidence, préjudicier aux héritiers du premier et constituer une libéralité indirecte dont il pourra être tenu compte dans la liquidation de sa succession. Néanmoins, la tâche sera difficile faute d'éléments de preuve. La situation pourra également être complexe en cas de séparation.
- Le changement de régime pacsimonial : annonce de plan. - S'il n'existe aucune règle spécifique aux concubins, quels que soient les cas de figure du changement de leur régime patrimonial (Section I), les partenaires sont soumis à certaines règles de forme (Section II), lesquelles n'apportent aucune protection ni à eux-mêmes ni à leurs proches (Section III).
Les différents changements de régimes pacsimoniaux
- De nombreuses hypothèses. - Le Code civil prévoit la possibilité pour les partenaires de procéder à des modifications de leur convention initiale de Pacs (C. civ., art. 515-3, al. 6 et art. 515-5-1). Le changement de régime patrimonial des partenaires peut avoir lieu selon plusieurs combinaisons : ce peut être pour passer d'un régime de séparation des biens à celui de l'indivision des acquêts (C. civ., art. 515-5), ou ce peut être un changement inverse .
Les règles simplissimes du changement de régime pacsimonial
- Nécessité d'une convention modificative. - Pour modifier la convention initiale de Pacs, il est obligatoire de procéder par une convention modificative écrite. Cette convention obéit aux mêmes règles de fond que la convention primaire (capacité, contenu, etc.). Elle peut prendre la forme d'un acte sous signature privée ou d'un acte authentique, sachant qu'il n'y a aucune obligation de respecter un parallélisme des formes. Un Pacs sous signatures privées peut être modifié par acte notarié et inversement.
L'absence de protection à l'occasion d'un changement de régime pacsimonial
- L'absence de liquidation. - L'absence de liquidation du régime initial peut surprendre, car nous avons vu que pour les époux, cette liquidation, qui fixe les droits de chacun d'eux lors du changement de régime, permet d'apprécier les droits de chacun dans l'ancien régime en liquidant les éventuelles créances entre eux ou leurs droits sur certains biens, le risque étant que les règles du nouveau régime se substituent rétroactivement à celles de l'ancien qui, pourtant, étaient applicables. Un des partenaires retire-t-il un avantage de ce changement ?