Les dérives de la dépendance à l'argent

Les dérives de la dépendance à l'argent

– La dépendance des citoyens aux avantages fiscaux. – Les méfaits de la dépendance à l'argent dans la ville sont multiples. Bien des domaines sont concernés 1492460925910, mais la politique des avantages fiscaux en matière immobilière est le meilleur exemple de ces dérives.
Dans le sillage de l'augmentation de la part des actifs immobiliers dans le capital global, la proportion des revenus du capital immobilier dans les revenus généraux de la nation progresse sensiblement 1492442753635. Dès lors, l'immobilier devient une valeur refuge, comme l'or ou les actions de sociétés l'ont été en leur temps. Pour beaucoup d'investisseurs, le choix de la pierre n'est plus celui du cœur, mais de la meilleure rentabilité du moment. Ils ne sont pas prêts à supporter les risques de pertes d'argent liées aux potentiels impayés ou à la vacance locative sans contrepartie. Il en résulte une situation laissant l'immobilier neuf d'habitation en dépendance permanente d'une perfusion d'avantages fiscaux 1492462084709et ayant pour conséquence des programmes parfois entièrement voués à l'investissement locatif 1492457850214. Il en résulte également un déséquilibre se matérialisant par une défiance politique 1503408148982.
Mais les pouvoirs publics étant souvent schizophrènes, ils perpétuent les avantages fiscaux liés à l'acquisition de biens immobiliers neufs. Et pour cause, leur suppression risquerait d'engendrer une nouvelle crise dans le secteur du bâtiment.
– La dépendance des collectivités aux rentrées fiscales liées à l'immobilier. – Car cette dépendance à l'argent frappant le secteur locatif se retrouve également chez les collectivités publiques. En effet, elles financent nombre de leurs dépenses avec les rentrées fiscales attachées à l'immobilier.
Pire, les finances publiques sont souvent tellement exsangues qu'indépendamment de tout investissement nouveau, les taxes foncières augmentent parfois de manière inconsidérée. Ce comportement s'inscrit dans le cercle vicieux nuisant à l'attractivité des villes concernées.
Certains en viennent même à devoir quitter leur commune, n'arrivant plus à supporter les augmentations des impôts locaux. Car la question de l'argent est encore plus sensible dans le domaine de la résidence principale que dans d'autres.
– Message d'espoir. – Il faut se convaincre de la pertinence des mots de Bergson : « L'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire ». Et aussi vrai que « le progrès n'est que l'accomplissement des utopies » 1492530507276, il est indispensable de chercher quels sont les moyens d'action sur la ville, ou plutôt sur les villes, car l'analyse n'est pertinente que si elle distingue les villes compactes, aux centres urbains les plus denses et où la voiture n'est pas indispensable (Partie I), et les villes étendues, où les automobiles vont encore régner en maîtres pendant quelque temps (Partie II).
Dans un monde bougeant à une vitesse jamais égalée dans l'histoire de l'humanité, il faut assurément des changements législatifs pour accompagner l'évolution des villes d'aujourd'hui vers demain. Aussi, pour chacune des réglementations existantes touchant aux cités en mutation, il est nécessaire de faire le point sur l'existant avec un œil critique et des propositions de réforme le cas échéant, le tout mâtiné d'une bonne dose d'humilité…