– Du besoin à l'envie. – La démocratisation de l'automobile participe au plus haut point de la mutation urbaine. Elle coïncide aussi avec la première période de l'histoire où les villes ont commencé à évoluer non plus seulement en fonction des besoins de leurs habitants, mais aussi en fonction de leurs envies.
Le 19e et la première moitié du 20e siècle ont vu les villes s'élargir dans un périmètre souvent limité par les points de départ et d'arrivée du tramway ou du métro. S'il n'était pas indispensable d'être aux abords immédiats des lieux de travail, il était difficile d'en être loin. L'avènement de la voiture individuelle libère l'homme de son asservissement au collectif, au moment même où l'assouplissement des règles du travail lui permet de gagner du temps. Ce temps nouveau est dépensé dans les déplacements, constituant le passage obligé vers une meilleure qualité de vie. Avec l'automobile, les aires urbaines n'ont plus d'autres limites que la distance que le chauffeur lambda se sent prêt à supporter dans des transports quotidiens, pour retrouver le soir son habitat pavillonnaire et périurbain
1488628616143.