Demain, l'appropriation du territoire agricole

Demain, l'appropriation du territoire agricole

– Une évolution nécessaire. – Le territoire agricole a longtemps été détenu dans un cadre strictement familial. Il s'est transmis de génération en génération, jusqu'à un morcellement inéluctable engendré par les partages successifs. L'état des lieux du territoire démontre ladiversité des modes d'appropriation et d'exploitation des terres. Certaines régions sont empreintes de faire-valoir direct, d'autres utilisent davantage la location des terres. En toute hypothèse, un constat s'impose. Le foncier engendre des difficultés importantes dans le monde agricole, s'agissant tant de son acquisition que de sa conservation ou de sa transmission. Les raisons sont essentiellement financières. Les agriculteurs ont de plus en plus de mal à se l'approprier en raison de l'accroissement constant des prix. Corrélativement, ils sont contraints de privilégier l'investissement dans l'outil de production.
Le schéma mis en place depuis les années 1960 atteint ses limites, malgré le saupoudrage de quelques réformes, parfois adoptées sans cohérence d'ensemble. La situation actuelle ne satisfait personne, ni les propriétaires fonciers ni les exploitants. Ils se plaignent essentiellement de l'omniprésence de la SAFER et du manque de souplesse dans les montages imaginés pour acquérir ou conserver les terres. Les outils existent pourtant. L'évolution progressive vers un portage par des structures sociétaires ou associatives le démontre.
Demain, les différents types de portage devront coexister. Chacun devra pouvoir trouver un modèle adapté à ses besoins. Il sera nécessaire de tenir compte des particularismes locaux pour bâtir un territoire agricole capable de faire face aux enjeux économiques tout en respectant la terre, bien commun s'épuisant peu à peu, tant en surface qu'en qualité.