Le trouble anormal de voisinage
Le trouble anormal de voisinage
Le châtelain se bat contre des moulins à vent
L'évolution jurisprudentielle s'est produite dans une hypothèse exemplaire en pratique. Deux parcs éoliens, de cinq aérogénérateurs chacun, tous d'une hauteur supérieure à cinquante mètres, sont installés en 2007. Le propriétaire du château de Flers, monument historique dans le Pas-de-Calais, se plaint des nuisances visuelles, esthétiques et sonores en résultant, ainsi que de la dépréciation de son bien immobilier. Sur le fondement du trouble anormal de voisinage, le tribunal de grande instance de Montpellier ordonne le démantèlement des deux parcs, au motif d'une dénaturation totale du paysage champêtre, du ronronnement et sifflement des éoliennes même en dessous des seuils réglementaires, et des perturbations de la vue dues aux phénomènes stroboscopiques et de variation d'ombre
<sup class="note" data-contentnote=" TGI Montpellier, 1<sup>re</sup> ch., 17 sept. 2013, n° 11/04549.">1498085739522</sup>. En appel, la décision est infirmée : le juge judiciaire n'est pas compétent pour ordonner la démolition d'une ICPE, au contraire du juge administratif. En conséquence, le trouble anormal de voisinage ne permet que d'obtenir des dommages et intérêts
<sup class="note" data-contentnote=" CA Montpellier, 1<sup>re</sup> ch., 28 juill. 2015, n° 13/06957.">1498085838899</sup>. Il s'agit de la solution consacrée par la Cour de cassation dans l'arrêt précité.