– Des énergies fossiles aux énergies renouvelables. – Le sujet est désormais trop connu pour qu'il soit nécessaire de développer outre mesure les motifs de la transition énergétique en cours
1509308550280. Si l'hésitation sur l'importance des réserves restantes est permise, il n'en reste pas moins que les énergies fossiles finiront par être épuisées un jour prochain
1509306419000. En outre, leur combustion donne lieu au rejet de gaz carbonique, participant au réchauffement climatique par le mécanisme de l'effet de serre
1509306423701. Enfin, les énergies fossiles créent une dépendance stratégique du pays, obligé d'importer l'essentiel du gaz, du charbon et du pétrole utilisé
1509306430162. Sur tous ces plans, les énergies renouvelables présentent également des inconvénients. La dépendance stratégique s'est simplement déplacée sur les pays possédant des « terres rares »
1509306440163. Par exemple, les panneaux photovoltaïques de deuxième génération requièrent de l'indium, métal extrait essentiellement en Chine. En outre, les énergies renouvelables ont un impact environnemental : une pollution lors de la fabrication des installations, une consommation d'espace au détriment d'autres territoires, etc.
1509307390099. Elles ont toutefois le mérite de reposer sur des sources abondantes a priori inépuisables : l'eau, le vent, le soleil, etc. Deux inconvénients majeurs ont longtemps limité leur progression. En premier lieu, le coût des énergies renouvelables a longtemps été plus onéreux que celui des énergies traditionnelles, la différence ayant été compensée par des aides publiques diverses
1509306454017. Néanmoins, les progrès industriels et le développement du marché les rendent de plus en plus compétitives
1509306457877. Par exemple, le coût des centrales photovoltaïques au sol a été divisé par six entre 2007 et 2014. En revanche, le second problème demeure. Il s'agit de l'intermittence des énergies renouvelables et de l'incapacité, pour la plupart, de stocker l'énergie produite. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) défend l'hypothèse d'une électricité 100 % renouvelable en France à l'horizon 2050, les énergies se compensant les unes les autres et les économies d'énergie conduisant à une moindre consommation
1509306463708. Pour le présent, la Cour des comptes se montre toutefois sceptique sur la politique menée, consistant à favoriser l'investissement dans la production d'énergie renouvelable au moyen de politiques désordonnées et peu lisibles, avec un faible retour sur l'argent public investi, et surtout sans régler les problèmes de réseau et de stockage qui deviendront primordiaux si l'énergie renouvelable ne doit plus seulement être un appoint mais la ressource principale
1509306470730.
Un changement nécessaire
Un changement nécessaire
– Le retard français. – En comparaison avec ses voisins européens, la France accuse un retard certain dans sa transition énergétique. Il s'explique en grande partie par l'importance du parc nucléaire français
1509312173498. Notre pays est le deuxième producteur mondial d'électricité d'origine nucléaire, derrière les États-Unis. Cinquante-huit réacteurs assurent 77 % de la production d'électricité française. Cette électricité a l'avantage d'être relativement bon marché et de ne pas émettre de gaz à effet de serre. En moyenne, et en faisant abstraction des intermittences, les énergies renouvelables couvrent 18,1 % de l'électricité consommée en France
1509312520767. En comparaison, la Norvège et l'Islande couvrent la totalité de leur consommation par les énergies renouvelables, particulièrement l'hydraulique. Ainsi, le taux français est très inférieur à celui de ses voisins européens : l'électricité renouvelable est de 38,7 % en Espagne, 33,8 % en Allemagne et 33,4 % en Italie. Au niveau mondial, 25 % de l'électricité est renouvelable
1509313367095. Et au regard de la consommation énergétique mondiale globale (incluant non seulement l'électricité, mais aussi le chauffage et les carburants), 20 % de l'énergie est renouvelable
1509313371137. En valeur absolue, les pays investissant le plus dans la transition énergétique sont la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. Les pays consacrant le plus grand pourcentage de leur PIB à cette même transition sont la Bolivie, le Sénégal et la Jordanie.
Comparaison avec l'Allemagne
L'Allemagne fait office de modèle et de contre-modèle. Le pays a amorcé une transition énergétique, « Energiewende », bien plus prononcée qu'en France. Elle se caractérise par un arrêt du nucléaire et une électricité produite à plus du tiers par les énergies renouvelables. Cette performance a toutefois un coût, le prix de l'électricité en Allemagne étant l'un des plus chers au monde
1509318457554. Pour compenser l'intermittence des énergies renouvelables, une grande part de l'électricité est fournie par des centrales à charbon particulièrement polluantes. L'Allemagne émet ainsi deux fois plus de gaz à effet de serre que la France au titre de l'énergie
1509317319261. Pour assurer l'équilibre du système électrique, la construction de milliers de kilomètres de lignes à haute tension supplémentaires a été nécessaire
1509318019753.