La plus-value professionnelle

La plus-value professionnelle

– Le principe. – Les plus et moins-values résultant de la cession à titre onéreux par une entreprise d'un élément d'actif immobilisé font partie de son résultat imposable.
Ces plus et moins-values relèvent du régime des plus-values professionnelles. Le régime applicable varie selon que l'entreprise est soumise à l'IR ou à l'IS 1511604771158.
– Une plus-value professionnelle exigible même en cas de mutation à titre gratuit. – Les plus-values professionnelles sont exigibles peu important la nature de la cession de l'actif immobilisé.
Ainsi, la donation et la transmission à cause de mort portant sur des parcelles forestières formant un bien professionnel du donateur ou du défunt rendent exigibles les plus-values professionnelles.
La solution est identique pour les parts de sociétés forestières soumises à l'IR appartenant à un contribuable exerçant son activité professionnelle dans cette société (CGI, art. 151 nonies).
Il convient de préciser que les cessions de parts de sociétés d'épargne forestière soumises à l'IS relèvent des gains en capital réalisés par les particuliers (CGI, art. 150-0 A). Ainsi, la cession à titre gratuit de ces parts n'entraîne pas de taxation aux titres des plus-values.
– Une imposition rare en pratique. – Les entreprises ne dépassant pas certains seuils de recettes et exerçant leur activité depuis au moins cinq ans bénéficient d'une exonération totale ou partielle des plus-values (CGI, art. 151 septies). En pratique, la majorité des entreprises sylvicoles relevant du régime forfaitaire forestier 1511716541934ne dépasse pas le seuil de recettes de 250 000 € hors taxes permettant l'exonération totale des plus-values. Lorsque l'exploitant est membre d'une société de personnes, le seuil d'exonération s'apprécie en totalisant ses recettes individuelles et sa quote-part dans les recettes de la société 1511721116465.
En cas d'imposition, la plus-value professionnelle porte uniquement sur le terrain en tant qu'actif immobilisé. En effet, l'ensemble du boisement d'une forêt (bois matures ou en cours de croissance) appartenant à une entreprise ayant pour objet l'exploitation forestière a le caractère d'un stock 1511614458867. Ainsi, la cession des arbres concomitante à celle du terrain les supportant constitue un profit d'exploitation.
– Des régimes d'exonérations applicables. – Toutes conditions étant par ailleurs remplies, le sylviculteur imposable au titre des plus-values professionnelles est éligible aux dispositifs spécifiques d'exonération ou de report de l'imposition, et par exemple :
  • l'exonération totale ou partielle liée à la transmission d'une entreprise individuelle ou d'une branche complète d'activité, selon la valeur des éléments transmis (CGI, art. 238 quindecies) ;
  • le report ou l'exonération lié à la transmission à titre gratuit d'une entreprise individuelle (CGI, art. 41).

La singularité des groupements fonciers ruraux

Les groupements fonciers ruraux sont soumis aux dispositions applicables aux parts de groupements forestiers pour leur fraction représentative de biens en nature forestière (C. rur. pêche marit., art. L. 322-22, al. 3) 1509790665773.