Les risques climatiques a10224
– Hausse des événements climatiques extrêmes. –
Le GIEC retient explicitement l'augmentation, en fréquence et intensité, des catastrophes météorologiques
: vagues de chaleur, fortes précipitations, inondations, sécheresses, tempêtes. Plus encore, dans son
dernier rapport, le GIEC affirme sans plus aucune ambiguïté le rôle de l'homme dans cet état de fait
. Car ces phénomènes ont un lien avec la hausse des températures.
Il faut savoir qu'un volume d'air chaud peut contenir plus de vapeur d'eau que le même volume d'air
froid : ainsi, lorsque la température de l'air est de 20 °C, l'air peut contenir jusqu'à 15 grammes de
vapeur d'eau par mètre cube ; à 30 °C, jusqu'à 30 grammes par mètre cube. Cela explique que, en cas de
réchauffement, les intempéries peuvent être plus importantes sur un court laps de temps, sur le modèle des
« épisodes cévenols ». Même chose pour les cyclones : leur naissance requiert la réunion de certaines
conditions thermiques et dynamiques, notamment une température de la mer supérieure à 26 °C dans les
soixante premiers mètres ; condition plus facilement remplie en cas de réchauffement global.
Sur le plan juridique, l'indicateur le plus sensible est la hausse du montant des dommages climatiques
. Pour la période qui va de 1989 à 2019, le coût cumulé des indemnisations, en euros constants, est de 74
milliards. Ce coût augmente régulièrement – si l'on met à part l'exceptionnelle année 1999, où les
tempêtes Lothar et Martin nécessitèrent 13,9 milliards d'indemnisation. Sur cette même période, de 1989 à
2019, les indemnisations se répartissent en 43 % pour les tempêtes, 39 % pour les inondations, 18 % pour
la sécheresse.
La Fédération française de l'assurance a tenté d'établir une corrélation entre les indemnisations
versées lors des trente dernières années, et un certain nombre d'indicateurs climatiques. Puis, de là, à
partir du modèle climatique de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL) évoqué en introduction, et sur le
scénario RCP 8.5 du GIEC, la Fédération a essayé d'établir une prospective des indemnisations à venir. Son
estimation, pour la période 2020-2050, est un cumul d'indemnisation à 143 milliards d'euros – le double de
la période précédente – même si une part de la hausse est due à l'augmentation de valeur des biens
assurés.
Pourtant, on peut se demander si ces estimations ne sont pas encore trop faibles. En effet, pour la
seule année 2022, les assureurs ont dû débourser près de 10 milliards d'euros pour indemniser des dégâts
climatiques en France, alors que ce fut une année sans crue du siècle ou tempête exceptionnelle. Et ces
événements d'intensité exceptionnelle, lorsqu'ils se produisent, peuvent encore plus augmenter la facture
: ainsi les tempêtes Ciaran et Domingos, qui ont balayé la France entre le 1er et le 5 novembre
2023, ont provoqué des dommages estimés à 1,3 milliard d'euros.
Surtout, la prospective assurantielle n'envisage pas la même augmentation pour les trois périls étudiés
: +46 % pour les tempêtes, +87 % pour les inondations, +215 % pour les sécheresses
. Cette anticipation de la hausse vertigineuse du risque sécheresse s'explique en grande partie par
l'indemnisation sous cette catégorie du phénomène de subsidence, c'est-à-dire les dommages causés aux
bâtiments, surtout des maisons individuelles, par le retrait-gonflement des argiles (RGA).
Le retrait-gonflement des argiles
Image
Source : La cartographie est celle du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), actualisée
avec la Mission risques naturels (MRN) de « France assureurs ».
Il en résulte, que :